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Libération
Tactique

Syrie : l'armée de l'air identifie ses cibles

Les vols de reconnaissance ont permis de dresser une liste d'éventuels objectifs. Les centres de formation pour jihadistes, y compris étrangers, seraient dans la ligne de mire.
Les trois premiers avions de combat Rafale commandés par l'Egypte à la France, arrivés au Caire, volent avec les avions de l'armée egyptienne, le 21 juillet 2015 (Photo KHALED DESOUKI. AFP)
publié le 18 septembre 2015 à 17h01

Dix jours après l'annonce par le président de la République de sa décision de lancer des vols de reconnaissance au-dessus des zones contrôlées par Daech en Syrie, l'armée de l'air française a effectué six missions qui devraient déboucher prochainement sur des frappes aériennes. Avec ces vols, la France dispose désormais «de beaucoup d'éléments» prouvant que l'Etat islamique «dispose de centres de formation de combattants étrangers», y compris français, en Syrie, a confirmé le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vendredi dans une interview au Monde.

Des écoles à futurs jihadistes qui pourraient constituer des cibles potentielles de l'aviation française. Pour le moment, les militaires français nourrissent «des dossiers d'objectifs» sur la base des informations recueillies par ces vols de reconnaissance. Aux responsables politiques ensuite de désigner celles qui figureront dans la liste prioritaire des frappes des Rafale ou des Mirage stationnés dans la région.

Emirats arabes unis

La stratégie française en Syrie obéit à une ligne claire : stopper la progression des extrémistes islamistes par des interventions aériennes. Pour y parvenir, les états-majors poursuivent deux objectifs. Le premier consiste à détruire tout ce qui concoure à la mobilité des troupes de Daech au sol : relais de communication, dépôts logistiques d’armes et de carburants et surtout centres de commandement.

Les français veulent d'abord les figer là où ils se trouvent avant d'envisager «une neutralisation» complète des combattants par d'autres frappes. «Nous ne sommes plus dans la logique de se taper un pick-up pour fournir une jolie vidéo aux médias», expliquent, au sol, les responsables de l'armée de l'air.

Deuxième objectif : pratiquer une défense de l'avant. «Tous ceux qui menacent la France seront visés», a ainsi réaffirmé le locataire de l'hôtel de Brienne. Sans exclure que des ressortissants hexagonaux partis rejoindre les rangs du jihad puissent figurer aux nombres des victimes.

Depuis le déclenchement de l'opération «Chammal» en Irak, il y a tout juste un an, les forces aériennes françaises ont opéré 1 136 missions au-dessus de l'ancien pays de Saddam Hussein. Pour agir maintenant dans le ciel syrien, l'état du déploiement aérien français ne varie pas. Les cocardes tricolores reposent sur le tarmac d'une base aérienne aux Emirats arabes unis avec six Rafale équipés pour la reconnaissance et, si besoin, pour effectuer des frappes au sol dites «d'opportunités». Le royaume jordanien accueille, lui, six Mirage, un Awacs (détection radar) et un Bréguet atlantique 2, sorte de tour de contrôle aérienne volante.