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Libération
Municipale partielle

Noisy-le-Grand : le PS tombe sous l'œil du Front de gauche

La candidate LR Brigitte Marsigny a été élue dimanche dans ce bastion de la gauche avec 33 voix d'avance sur le maire socialiste sortant.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, le 20 juin à Paris. (Photo Thomas Samson. AFP)
publié le 21 septembre 2015 à 15h42

La fracture de la gauche a franchi un nouveau cap. Dimanche, le Parti socialiste a perdu, sur un fil, la commune de Noisy-le-Grand en Seine-Saint-Denis. La candidate Les Républicains, Brigitte Marsigny, l'a emporté avec seulement 33 voix d'avance sur le député socialiste et maire sortant, Michel Pajon. Le Front de gauche, qui avait, faute d'accord avec le PS, décidé de se maintenir au second tour dans une triangulaire, a réalisé 7,4 % des voix, soit 1 156 votes. Pas besoin d'être mathématicien pour comprendre : une alliance entre le PS et le Front de gauche aurait permis à la gauche de conserver la mairie. «Michel Pajon présente tous les défauts du gouvernement : c'est un politique de gauche qui mène une politique de droite. Les vrais responsables, ce sont ceux qui divisent la gauche, pas le Front de gauche», explique un cadre du Parti de gauche pour justifier la rupture.

«Cherchez l’erreur !»

Du coup, le réveil a été douloureux au PS. Jean-Christophe Cambadélis, a réagi sur Twitter : «La gauche a perdu Noisy-le-Grand de quelques dizaines de voix. La liste des gauches radicales n'a pas voulu l'union au second tour. Cherchez l'erreur !» Pour le porte-parole du PS, Olivier Faure, le Front de gauche est dans une dérive «populiste». «C'est quand même fou, ils expliquent que le PS et la droite c'est pareil. On peut aller jeter un coup d'œil dans les anciennes villes de gauche, celles qui sont passées à droite, et vous verrez les différences, les conséquences dans la vie des citoyens», explique-t-il.

La question de l'union ou de la fracture risque de se poser, une nouvelle fois, lors des régionales de décembre. Du côté du gouvernement, on prévient : «Après tous les débats théoriques sur l'unité et l'union, Noisy-le-Grand c'est l'opération vérité, dit-on dans l'entourage du chef de l'Etat. Le candidat socialiste perd de 33 voix dans une ville ancrée à gauche. On peut dire ce que l'on veut, mais c'est le maintien [de la tête de liste] PG qui nous fait perdre… On peut réagir ou laisser ce scénario se dérouler aux régionales, présidentielle et législatives.»

Référendum

Samedi, à la sortie du conseil national du PS, Jean-Christophe Cambadélis a réagi à sa manière. Il a annoncé un référendum, au mois d'octobre, pour «le peuple de gauche» afin de savoir s'il est favorable ou non à l'unité pour les régionales. L'objectif ? Parler aux électeurs sans passer par les partis. Après la défaite de Noisy-le-Grand, Olivier Faure explique : «Ce référendum sera un moment important, une prise de conscience collective pour construire et avancer.»