Les élections régionales approchent et les écolos se déchirent en public. Un genre de cirque en plein air. Après les mots et les départs, un nouveau groupe écologiste est en gestation au conseil régional d’Ile-de-France : 16 des 51 élus du groupe EE-LV, soit près d’un tiers, vont acter leur divorce avec le parti. Jeudi, ils siégeront, seuls, comme des grands. Les raisons sont multiples. Certains suivent les traces de Jean-Vincent Placé. D’autres, pas désignés sur les listes d’Emmanuelle Cosse, se vengent. Enfin, il reste une minorité : les déçus. Ceux qui reprochent à la direction la politique qu’elle mène, notamment les alliances avec le Front de gauche.
Ce nouveau groupe est une mauvaise nouvelle pour Emmanuelle Cosse qui lance, officiellement, sa campagne mercredi soir. Dans un entretien au Monde, elle explique : «Quel est le sens politique de faire un groupe dissident à la fin de la mandature alors que l'on a un bilan commun ? Ce groupe a montré qu'il était capable d'imposer une mesure phare en termes de mobilité : le pass Navigo à tarif unique… A l'heure du défi climatique, on a plus que jamais besoin de l'unité des écologistes.»
David Cormand, responsable des élections EE-LV, ne s'affole pas. «Ce groupe ne va rien changer. Il reste deux mois et la plupart du travail a été fait. Aujourd'hui, on assiste à une vraie clarification politique», argumente-t-il. En fait, le réel changement pour EE-LV se situe au niveau du porte-monnaie. Dès le mois prochain, les 16 élus verseront leur dotation au parti Ecologistes !, lancé début septembre par François de Rugy et Jean-Vincent Placé. Une perte non négligeable pour un parti qui compte ses sous.