Ce serait un «bouleversement institutionnel aussi important que l'élection du maire au suffrage universel en 1977», selon le directeur de cabinet de la maire de Paris, Mathias Vicherat. Dans une note confidentielle remise en septembre à François Hollande et Manuel Valls et révélée par le site internet du Monde, Anne Hidalgo entend réformer l'organisation de la capitale en donnant davantage de pouvoir à la municipalité. Que prévoit-elle exactement ?
Remodeler les arrondissements
La répartition des 20 arrondissements de Paris, inchangée depuis 1954, pourrait évoluer. Anne Hidalgo envisage des «regroupements par secteurs, comme à Marseille» pour mieux rééquilibrer les arrondissements parisiens dont les écarts de population sont «considérables» indique la note. Situé dans le centre, autour du Louvre, le Ier arrondissement compte par exemple 17 000 habitants quand le XVe, dans le sud-ouest, en contient près de 240 000, soit quatorze fois plus. Un écart démographique qui ne permettrait pas une réelle «égalité de traitement des usagers» et serait surtout, selon les services de l'édile, incompatible avec le mode d'élection retenu pour la future métropole du Grand Paris qui verra le jour en janvier.
Mais la maire de Paris ne propose pas pour autant une nouvelle carte, précisant que le sujet doit être abordé «sans donner l'impression de fermer le jeu» avec des arrière-pensées électoralistes.
Fusionner la commune et le département de Paris
La capitale a vocation à devenir «une nouvelle collectivité de la République», indique la note. Paris est aujourd'hui à la fois commune et département et subit donc, selon la maire, des «lourdeurs administratives», symbolisées par les deux budgets distincts. Pour y remédier, Anne Hidalgo voudrait donc fusionner les deux collectivités. La chambre régionale des comptes l'avait déjà préconisé en juillet, rappelle le quotidien, expliquant que le département de Paris n'avait «plus vraiment de réalité».
Reprendre le pouvoir sur le préfet
Anne Hidalgo souhaite avoir les mêmes pouvoirs que les autres maires et plaide donc pour que la quasi-totalité des pouvoirs du préfet de police soient récupérés par la ville. «La répartition des compétences nuit à l'efficacité des politiques qu'il faut conduire», explique-t-elle, précisant par exemple vouloir «être compétente pour traiter de l'intégralité des questions d'urbanisme» et avoir autorité sur l'ensemble de la voirie parisienne ou en matière de lutte contre la pollution. Mais elle estime en revanche que «la sécurité à Paris doit relever de l'Etat, surtout dans une période de menace terroriste».