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Libération

Les cyclistes urbains sont-ils des dangers publics ?

publié le 24 septembre 2015 à 19h26

Que vous vous déplaciez dans la ville à pied, à scooter, en voiture ou même à vélo, il est probable que vous ayez déjà été agacés par les comportements de certains cyclistes. Un piéton en colère, croisé en soirée et très remonté de s'être fait sonner par un vélo en traversant au vert : «J'ai parfois peur de franchir une rue. Certains sont imprévisibles. Un jour je vais finir par m'en faire un.»

Les cyclistes seraient-ils à ce point des cow-boys ? En novembre, une étude de l'assureur MMA, relayée par 20 Minutes, affirmait que 88 % des cyclistes avaient déjà commis une infraction au code de la route. Un constat que les défenseurs du biclou relativisent. «Les cyclistes ne sont pas plus "infractionnistes" que la moyenne des gens. Et l'enjeu en termes de sécurité routière est extrêmement faible. Curieusement, les piétons se sentent plus agressés par les cyclistes que par les voitures, qu'ils prennent parfois et qu'ils considèrent comme un mal nécessaire», souligne Pierre Toulouse, adjoint au coordonnateur interministériel pour le développement de l'usage du vélo. «Le constat paraît sévère car on est dans le ressenti. Il y a un focus sur les cyclistes car ils sont de plus en plus nombreux en ville. Mais lorsqu'on objective le phénomène, il n'est pas si grave», juge Véronique Michaud, secrétaire générale du Club des villes et territoires cyclables.

Quand on pose la question à Thomas, cycliste parisien, il nous répond : «Je vois beaucoup de vélos faire des conneries. Pour moi, ce sont des gens qui ne font pas attention en général à ce qu'il se passe autour d'eux.» Le cycliste confesse «quelques libertés» prises avec le code : «Pour moi un feu est comme un stop. S'il est rouge et qu'il n'y a personne, je redémarre tranquillement, toujours en faisant attention à ma sécurité et à ne pas gêner les autres gens.» En ville, vu la fréquence des intersections, il est très pénible de s'arrêter et de redémarrer à chaque fois. «Ça te fait perdre beaucoup d'énergie et de temps. Alors que l'intérêt du vélo c'est justement de gagner du temps», raconte Thomas.

Alors, que faire pour que les cyclistes les moins attentifs fassent davantage attention ? «Communiquer auprès du grand public sur les règles et leur évolution», propose Véronique Michaud. «Renforcer l'apprentissage du vélo à l'école», suggère Pierre Toulouse. On ajoute la nôtre : rester détendu, au volant, au guidon et sur le trottoir.