Tous les soirs, coulisses, brèves, choses vues et entendues, par les journalistes de Libération, et pas lues ailleurs.
Régionales: un désistement républicain du PS malgré tout?
C’est la question qui enquiquine les socialistes en Paca et Nord-Pas-de-Calais-Picardie: leurs chefs de file - Christophe Castaner (photo) pour l’une, Pierre de Saintignon pour l’autre - retireront-ils leurs listes s’ils arrivent troisièmes au soir
[ du 1er tour des régionales ]
derrière le Front national et la droite? Au PS, on refuse de se poser cette question maintenant, expliquant que le «total gauche» - toutes les listes de gauche réunies - sera supérieur à celui de la droite. Mais, en privé, certains socialistes du Nord confient que Saintignon n’aura pas d’autre choix que de retirer sa liste. Un ministre assure, lui, qu’Hollande est prêt, s’il le faut, à décrocher son téléphone pour débrancher les têtes de liste PS
: «Il le dit en privé. Si on est troisième, on se retire».
Macron énerve jusqu’aux amis de Valls
Les proches du Premier ministre en ont marre d’entendre dire qu’
[ Emmanuel Macron ]
est entré en concurrence avec le chef du gouvernement:
«Ils ne sont pas au même niveau politique. Ils ne sont pas sur la même échelle,
insiste un parlementaire proche de Valls.
L’un commence sa carrière, l’autre est Premier ministre.»
Ce qui fait écho aux propos du Premier ministre, lundi, à Avignon, quand des journalistes l’ont interrogé sur ceux d’Emmanuel Macron sur l’élection:
«L’expérience d’élu de terrain est irremplaçable […] Moi j’ai été maire pendant onze ans, c’est la plus belle des fonctions.»
Urvoas dit niet aux amendements de dernière minute
Le projet de loi sur la déontologie des fonctionnaires, qui devait au départ être discuté le 1er octobre à l’Assemblée, a été repoussé d’une petite semaine. La raison? Les socialistes de la commission des Lois, sous la houlette de son président Jean-Jacques Urvoas, ont décidé, en juillet, de ne plus voter les amendements du gouvernement présentés sur le tard sans avoir été vus en commission. Une pratique de plus en plus courante et agaçante pour les députés qui découvrent les modifications de l’exécutif à la dernière minute. Le gouvernement a prévenu Urvoas que pour le texte «fonctionnaires», des amendements pouraient ainsi surgir juste avant la séance car les partenaires sociaux ont jusqu’à mercredi pour donner leur position. Le député du Finistère a redit qu’il était contre ces mauvaises manières. Le texte a dû être décalé.
Le gouvernement en banlieue (enfin!)
Après Vesoul et la ruralité, un comité interministériel se tiendra en banlieue le 27 octobre. L’endroit n’a pas encore été choisi. Une occasion pour causer chômage, sécurité et logement: Manuel Valls dressera la liste des villes qui ne respecte pas du tout la loi SRU, les plus mauvais élèves (enivrion une trentaine). Les sanctions risquent de pleuvoir. A moins de deux ans de la présidentielle, François Hollande compte reprendre contact avec la banlieue.
A relire notre long format : Hollande et les banlieues, chronique d'un désamour
La réforme des institutions, en bus !
Vendredi dernier, les membres de la commission Bartolone-Winock sur l’avenir des institutions étaient reçus à l’Elysée avant de rendre leur rapport le 2 octobre. Pour éviter d’avoir à passer individuellement les contrôles de sécurité, la vingtaine de députés, profs de droit public, philosophes et historiens ont gagné le palais présidentiel à bord d’un bus.
«C’était une forme d’hommage à Macron»,
s’amuse l’un des participants.