Ils sont arrivés main dans la main. Julie Bonnemaison ne lâche jamais son mari. Depuis le premier jour, le 10 août 2011, lorsque les policiers sont venus à l'hôpital de Bayonne pour arrêter Nicolas Bonnemaison. Elle est anesthésiste et lui urgentiste. Lundi, en début de soirée, devant la cour d'assises d'Angers, elle a longuement témoigné en faveur de son mari, accusé d'avoir empoisonné sept patients. «Depuis quatre ans, je ne sais comment dire, c'est l'impression d'avoir devant soi un immense mur infranchissable. On ne nous entend pas.» Puis : «Ce qu'a fait Nicolas, c'est son métier de médecin. Il n'a pas mis fin à des vies, il a raccourci des agonies. Je suis désolée, mais nous, médecins, quand on n'y arrive pas, la mort fait aussi partie de notre métier. Nicolas n'est pas un assassin, c'est juste un médecin.» Pour elle, peu de doutes : ce sont des patients qui n'étaient plus vivants et l'intention est claire : «Vous savez, on a dû expliquer cela à nos filles… Ce n'était pas simple. On leur a expliqué comment on faisait avec les animaux. Ils souffrent, ils vont mourir.» Elle se rend compte que l'exemple qu'elle choisit est peut-être maladroit. Mais elle continue. Elle est ainsi, directe. Et chaleureuse. Aujourd'hui, elle a quitté l'hôpital de Bayonne et exerce en libéral dans une clinique. É.F. (à Angers) Photo Franck Tomps
Julie Bonnemaison, meilleure défense de son mari
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publié le 13 octobre 2015 à 19h36
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