Tous les soirs, coulisses, brèves, choses vues et entendues par les journalistes de Libération, et pas lues ailleurs: c'est l'happy hour politique.

(Photo Mehdi Fedouach. AFP)

Petite colère ministérielle. Alors qu'il ne fait plus aucun doute que Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense va prendre la tête de liste socialiste pour les élections régionales en Bretagne et postuler au poste de président de région, le gouvernement reste très crispé quand les journalistes veulent évoquer le sujet. Et le probable départ du gouvernement (en cas de victoire) du chouchou de François Hollande. «Vous êtes toujours dans le qui alors que les Français veulent du quoi», s'énerve un membre du gouvernement qui assène en guise de conclusion: «Les articles sur la candidature de Le Drian en Bretagne, il n'y a que Marc Le Fur (la tête de liste Les Républicains, ndlr) qui les lit.»

Alors que les sénateurs débattront du projet de loi ratifiant la charte des langues régionales le 27 octobre, les partisans du texte s’organisent. Une poignée de députés et sénateurs (essentiellement socialistes) se sont retrouvés au ministère de Christiane Taubira pour un buffet dînatoire. Avec la Garde des Sceaux, en charge du projet de loi constitutionnel, ils ont cherché à

«créer des synergies»

entre les deux chambres pour mobiliser et convaincre les indécis. Une tribune du député (EE-LV et régionaliste) du Morbihan, Paul Molac (photo AFP), est aussi en préparation. Cela suffira-t-il pour faire passer le texte au Sénat? Pas sûr. La commission des lois de la Haute assemblée vient de voter une motion de rejet préalable et la droite sénatoriale devrait adopter la même stratégie dans quinze jours en séance pour couper court au débat.

Secrétaire d’Etat furtif? André Vallini, chargé de la réforme territoriale, désoriente ses collègues et les services de sécurité: il a décidé de se déplacer tout seul dans Paris à bord de son monospace Modus. Du coup, sans décorum,

«on ne le voit jamais arriver»

, s’amuse un conseiller ministériel.

Décidé à

«mouiller la chemise»

, le ministre de la Ville de la Jeunesse et des Sports, Patrick Kanner va désormais au contact des maires qui ne remplissent pas leurs obligations légales en matière de construction de logements sociaux. Vendredi, direction le Var, pour une conversation franche et virile avec deux édiles réfractaires à la loi (avec respectivement 4% et moins de 1% de logements sociaux dans leur ville). L’occasion pour Kanner de faire le petit verbatim des contrevérités propagées par les élus de droite. Comme celles du maire LR de Nice, Christian Estrosi quand il prétend que

«si les maires veulent payer des amendes, c’est leur droit»

ou du député LR des Alpes Maritimes Lionnel Luca qui dans un tweet voudrait «

Que l’état arrête de bétonner la côte d’Azur avec des logements sociaux»

. Comme si, côté béton, la côte d’Azur avait attendu les HLM…

Piqué au vif par les attaques de Nicolas Sarkozy, le député socialiste Philippe Martin défend sa terre. Selon le président de LR, il sera difficile matériellement d’organiser la primaire à droite sur tout le territoire français, notamment dans les territoires ruraux. Imprudemment, l’ancien chef de l’Etat a cité en exemple le Gers, dont Philippe Martin préside le conseil départemental. En 2011, pour la primaire socialiste, «

nous avions mis en place, 53 bureaux de vote et eu 11 572 votants. Comme quoi la primaire est aussi dans le pré»

, s’amuse le député. (Photo AFP)