Les députés veulent que les parachutes dorés versés par les entreprises à leurs patrons soient davantage imposés. Lors du débat sur le projet de loi de finances (PLF) à l’Assemblée, ils viennent d’adopter un amendement qui abaisse le plafonnement de la part déductible de ces indemnités de départ.
Jusqu'alors, les parachutes dorés étaient exonérés d'impôt jusqu'à 228 240 euros. Les députés ont divisé par deux ce plafond. En clair, il ne s'agit pas là de réduire la voilure du parachute en lui-même, mais de rendre plus vite le chèque de départ imposable. Logique puisque dans cette première partie du débat budgétaire (volet «recettes») il est essentiellement question d'impôt. Mais cela n'empêchera pas les grandes entreprises de verser des sommes mirobolantes aux dirigeants qui les quittent: «il s'agit de réduire un avantage fiscal afin d'inciter les entreprises et leurs dirigeants à adopter des pratiques plus raisonnables», explique ainsi l'auteur de l'amendement Laurent Grandguillaume (PS). On touche aux «parachutes plaqués or plutôt qu'aux parachutes dorés», résume la rapporteure générale du Budget, Valérie Rabault (PS) qui a donné un avis favorable.
Le gouvernement a dit avoir examiné l'amendement «avec bienveillance». «Il y a lieu d'avancer sur cette question parfois choquante», plaide le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, qui appelle lui aussi à traiter davantage «les gros volumes des parachutes dorés».