Ce n'est pour l'instant qu'une coquille vide, adoptée dans la loi sur le dialogue social, dite «Rebsamen», d'août 2015. Mais ce doit être, demain, la «grande réforme» sociale du quinquennat, comme l'a dit Hollande lundi : le compte personnel d'activité (CPA), qui doit entrer en vigueur au 1er janvier 2017.
Le principe : regrouper au sein d'un même outil les différents droits que le salarié pourra transporter d'une entreprise à l'autre au cours de sa carrière. «Chaque actif sera doté, dès son plus jeune âge, dès son entrée dans la vie professionnelle, d'une forme de capital, d'un patrimoine qui lui appartiendra en propre, et qui sera tout au long de sa vie fructifié par des droits qui s'accumuleront, le plus souvent exprimés en temps», a détaillé le président de la République. Droits qui lui permettront «de faire des choix professionnels qui lui assureront une mobilité, un changement de métier, une promotion, un retour au travail s'il l'a perdu».
Les droits créés récemment - comme le compte pénibilité, formation, ou encore les droits rechargeables à l'assurance chômage - semblent, par essence, destinés à y figurer. Le CPA sera aussi abondé par l'Etat pour les publics les plus en difficulté, comme les chômeurs ou les jeunes. Mais d'autres droits pourraient également s'inviter. Ce sera l'objet de la négociation qui va se tenir entre syndicats et patronat, qui devront également définir les modalités d'utilisation de ce compte. Une négociation qui se fera sur la base d'un «document d'orientation» remis à la fin du mois aux partenaires sociaux par la ministre du Travail, Myriam El Khomri, et qui débouchera sur un projet de loi début 2016.
C'est a priori dans ce même texte de loi que sera abordée la réforme de la négociation collective, suite à la remise du rapport Combrexelle. Avec, comme objectif, énoncé lundi par le Premier ministre, d'aboutir à un droit du travail réparti en trois grands ensembles : le «socle des droits et principes fondamentaux garantis par la loi», «les dispositions relevant des accords collectifs» et, enfin, «les règles qui viennent suppléer l'absence d'accord». Le président de la République a confirmé qu'un texte «sur les nouvelles opportunités économiques» liées au numérique sera présenté par le ministre de l'Economie en 2016.