Ils étaient environ 300 avocats en robe à bloquer, mardi, le palais de justice de Lille pour protester contre le projet de réforme de l'aide juridictionnelle. Du «jamais-vu», selon la Voix du Nord. Réunis devant le tribunal, les avocats tentaient d'en barrer l'accès, mais, vers midi, «la police a chargé et environ cinq avocats se sont fait molester», a témoigné le bâtonnier de Lille.
A terre. Une version contestée par la police, qui explique avoir dû «repousser les manifestants pour laisser le passage aux détenus», afin qu'ils puissent accéder au tribunal.Des vidéos postées sur Twitter montrent des avocats tentant de résister à l'évacuation des accès du palais. Et le bâtonnier a été photographié à terre. Le Conseil national des barreaux a dénoncé des actes «inqualifiables» de la part des CRS. Le blocage a repris et devait continuer jusqu'à 19 heures. «Taubira est foutue, le barreau est dans la rue», «Macron démission», scandaient les conseils. «Taubira m'a tuer» (sic), «Avocats écrasés par l'Etat», pouvait-on lire sur des pancartes. D'autres distribuaient du guacamole avec en légende : «Avocat écrasé par l'Etat». «Le mouvement s'amplifiera, sera de plus en plus radical et de plus en plus national tant que Mme Taubira ne retirera pas son projet et ne formulera pas des propositions sérieuses», a prévenu le bâtonnier.
Barème. En cause, le système de l'aide juridictionnelle, qui permet aux plus démunis d'accéder aux services d'un conseil, payé par l'Etat. La garde des Sceaux a présenté une réforme qui prévoit une hausse du budget global, un relèvement du plafond de revenus des justiciableséligibles (1 000 euros contre 941 aujourd'hui), et une refonte du barème de rémunération des actes, jugée insuffisante par les avocats.