Pour le premier anniversaire du mouvement d'extrême droite Pegida, lundi à Dresde (Allemagne), l'organisateur Lutz Bachmann a invité sur scène Akif Pirinçci, l'auteur à succès de Deutschland von Sinnen («l'Allemagne perd la tête»).
Monté sur scène sous un tonnerre d'applaudissements, Pirinçci a décrit les réfugiés comme des «envahisseurs» et leurs supporteurs comme des «traîtres à la patrie». Selon lui, les migrants «injectent leur jus musulman dans tous les mécréants», jusqu'à ce que l'Allemagne devienne une «décharge musulmane». Il qualifie de «gauleiter» (gouverneur régional sous le nazisme) les figures politiques régionales et parle de «umvolkung» («ethnomorphose»). Ce n'est pas la rhétorique des populistes de droite, mais le vocabulaire du national-socialisme. Sous les applaudissements, l'écrivain a fini par lâcher : «Il y aurait bien sûr des alternatives. Mais malheureusement, les camps de concentration sont hors service.
Mais alors que Pirinçci continuait ses diatribes, des manifestants en ont eu assez. «Arrête le dénigrement !» ont-ils crié. Bachmann a mis fin à son discours et s'est excusé mardi pour la «performance dérangeante» de son invité. Une enquête pour incitation à la haine raciale a été ouverte.
Deutschland von Sinnen, qui comporte en sous-titre «le culte fou des femmes, des homosexuels et des immigrés», évoque des «élites homosexualisées» et le «génocide insidieux» des immigrés contre les Allemands.
Sa thèse : les fascistes ont été essentiellement de gauche, ils sont revenus au pouvoir en la personne des soixante-huitards. Après les incidents de lundi, Random House, qui a publié ses romans policiers en anglais, a annoncé que la vente de ses livres était «immédiatement bloquée».