Régionales : Valls prié de se priver de gros meetings
Manuel Valls a promis de faire une intense campagne pour les élections régionales de décembre, avec à la clé une douzaine de meetings, soit un passage par quasiment toutes les super-régions métropolitaines. Le Premier ministre aurait aimé des grands meetings, avec plusieurs milliers de personnes, mais le Parti socialiste lui a opposé une fin de non-recevoir.
«Faire venir 10 000 personnes, ça mobilise toute une fédération locale du PS pendant quatre semaines,
justifie-t-on à la tête du parti.
Or, on a plus besoin des militants sur le terrain pour le tractage et le porte-à-porte.»
Paca, les écolos et la tête de liste
C’est une petite musique entendue chez les socialistes : en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, pour réussir l’unité de la gauche dès le 1
er
tour, le PS était prêt pas à
«aller très très loin»
dans son offre aux écologistes. On savait déjà que les socialistes étaient d’accord pour que la chef de file d’Europe Ecologie-Les Verts, Sophie Camard, soit tête de liste dans les Bouches-du-Rhône. Mais au PS, on laisse entendre aujourd’hui que c’est carrément la tête de liste régionale que les socialistes auraient pu proposer. Facile à dire quand les discussions sont terminées…
«Il n’y a jamais eu une offre de ce type,
répond David Cormand chez les écolos.
Et cette offre avait existé, il y aurait eu un sujet !»
(Photo : Sophie Camard)
Le casting PS aux régionales ? Un choix «so» hollandais
Pierre de Saintignon et Christophe Castaner, respectivement candidats à la peine en Picardie-Nord-Pas-de-Calais et en Paca, étaient-ils les meilleures têtes d’affiche que pouvait trouver le PS pour les régionales ? Un parlementaire socialiste se justifie :
«Martin Malvy n’était-il pas meilleur pour Languedoc-Midi-Pyrénées ? Il a 79 ans. Et Michel Vauzelle pour Paca ? Il en a 71. Peut-être qu’on s’est plantés mais si on joue le renouvellement et le non-cumul, c’est aussi pour préparer la suite. Et il y a également Jean-Yves Le Drian en Bretagne et Jean-Jack Queyranne en Rhône-Alpes-Auvergne. Bref, on a fait un choix de synthèse : un peu des deux. Un vrai choix hollandais !»
(Photo : Pierre de Saintignon)
Les «cantines», bonne «polémique»
On a longuement hésité au PS. Pour mettre la droite en porte-à-faux sur le sujet, les socialistes étaient prêts à faire inscrire dans tous les programmes de leurs candidats la promesse de «double menus» – dont un sans viande – dans les cantines des lycées. De quoi répondre à l'extrême droite et une partie de la droite qui refusent les plats de substitution lorsque du porc est servi dans les cantines. Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ? En pleine crise des filières agricoles, consigne a été donnée de ne rien faire qui braque les agriculteurs dans cette campagne. Du coup, la proposition retenue devrait plaire à ces derniers : le PS s'engage à ce que les plats dans les lycées soient «bio», «de saison» et issus de «producteurs locaux».
Macron soigne son show
Emmanuel Macron, rock-star ? Ça se confirme. C’est une véritable ovation que les jeunes salariés de la PME française de vente en ligne de chaussures, Sarenza, ont réservée au ministre de l’Economie, lundi, au terme de sa visite dans leurs locaux. Alors qu’il s’apprêtait à remonter dans sa voiture officielle aux vitres fumées, une quarantaine d’entre eux sont apparus aux fenêtres, balcon et terrasse de l’immeuble pour l’acclamer en déployant une banderole aux couleurs de leur entreprise. «On y est pour rien», jure l’escorte du ministre. Lequel a tweeté la photo :
Merci à toute l’équipe de @Sarenza pour votre accueil, et bon anniversaire ! #10ans pic.twitter.com/tuROn9wSKu
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) October 26, 2015
De la rock-star, Emmanuel Macron a aussi le sens de l'improvisation : interrogé sur les contours de sa future loi sur «les nouvelles opportunités économiques», le locataire de Bercy a indiqué qu'il exposerait «début novembre» ses pistes de réflexions pour «accompagner la transition numérique». Et ce, «entouré de différents acteurs». Impossible d'en savoir plus. Pour cause, l'événement n'est encore calé que dans la tête du ministre. «Tout reste à organiser», reconnaît son entourage.