Romain Cardelli (centre), un transfuge du FN, qui milite pour Christian Estrosi (LR), à Antibes (Alpes-Maritimes), le 22 octobre. Photo Patrick Gherdoussi pour Libération
Christophe Castaner (PS), équation à un inconnu
C’est presque devenu un gimmick de campagne : Christophe Castaner, la tête de liste PS-PRG-MRC, souffrirait d’un
«déficit de notoriété»
face à ses deux adversaires principaux. Certes, un sondage Odoxa publié ce mois-ci révèle que 69 % des sondés ne le connaissent pas, alors que seuls 18 % n’ont jamais entendu parler de Christian Estrosi et seulement 5 % de Marion Maréchal-Le Pen. Et ce malgré un CV fourni : député depuis 2012, le grand public l’a (un peu) découvert en rapporteur de la loi Macron. Localement, c’est surtout les départements de la côte, les plus lourds en termes de voix, que l’élu des Alpes-de-Haute-Provence doit sillonner pour se faire un nom. Mais cet anonymat relatif n’a pas que des désavantages. Hors de portée des déboires de la fédération PS des Bouches-du-Rhône, à terre après l’explosion du clan Guérini, Castaner peut au moins jouer la carte de l’homme neuf.
Photo AFP
Le hollandomètre
Pour chacune des régions, Libération et le cabinet Liegey-Muller-Pons (LMP) se penchent sur les électeurs qui ont fui la gauche depuis 2012.
En trois ans, la gauche a perdu en Paca 650 000 voix, soit plus de la moitié des suffrages recueillis lors de la présidentielle 2012. C’est même, selon le cabinet LMP (1), la région de France où elle a (proportionnellement) déçu le plus d’électeurs : ils pèsent deux voix perdues sur trois, le dernier tiers étant constitué d’électeurs traditionnellement de gauche, mais portés sur l’abstention en dehors des scrutins nationaux. Si la gauche a perdu plus d’un électeur sur deux dans chacun des six départements qui composent la région, les profils, en revanche, diffèrent. Plus de la moitié des suffrages perdus dans les Hautes-Alpes sont ainsi dus aux abstentionnistes, tandis que les électeurs déçus sont très majoritaires dans le Var et en Vaucluse.
(1) Liegey-Muller-Pons est un cabinet de stratégie électorale. Il est spécialisé dans l’analyse de données, la modélisation prédictive et le développement d’applications numériques pour les campagnes.
Les slaloms de l’UDI Nicolas Delaire
Nicolas Delaire, parti de l'UDI en juin, avait rejoint les listes du candidat PS, Christophe Castaner. Mais samedi, suite à la polémique déclenchée par un tweet du FN assurant que Nicolas Delaire avait aussi tenté d'obtenir une place sur leur liste dans les Alpes-Maritimes, celui-ci a été écarté de l'équipe Castaner. «Si j'avais été dans une démarche opportuniste, je n'aurais certainement pas accepté d'être treizième sur une liste socialiste en difficulté», a argué Nicolas Delaire, amer.
Et pour finir, une petite phrase du président du RCT, Mourad Boudjellal
(photo AFP)
qui s’explique sur son soutien inattendu à la tête de liste Les Républicains :
«Estrosi et Le Pen, ce n’est pas la même chose. On peut être en désaccord avec certaines de ses idées, mais Christian Estrosi est un républicain.»
Ce choix dès le premier tour, Mourad Boudjellal le fait parce qu’il craint que la gauche ne se retire pas en cas de triangulaire défavorable. Il dit rester vigilant face aux risques de dérapages de Christian Estrosi.