Avant 2016, il y a… décembre 2015. Et surtout les 6 et 13, dates des élections régionales, qui s'annoncent très difficiles pour la gauche. Un ministre prévient : «En fonction du résultat, la suite ne sera pas la même.» Si les Le Pen empochent Provence-Alpes-Côte d'Azur et Nord-Pas-de-Calais-Picardie, que la gauche ne conserve que deux ou trois régions, le Président ne pourra faire l'économie de changements profonds. Pour l'instant, le maintien de Valls à Matignon n'est pas une question et un remaniement est toujours prévu autour du 20 décembre. Mais ces dernières semaines, aucun responsable socialiste ne se risque à parier sur son ampleur. Le retour des aubrystes ? Quels écologistes ?
Le futur nouveau gouvernement aura toujours pour priorité cette courbe du chômage à laquelle Hollande a lié sa candidature. Car, pour l'instant, aux dires de ses proches, aucun message ne peut passer tant que le nombre de demandeurs d'emploi ne baisse pas. «Tout ce qu'il dit ou annonce est étouffé par l'édredon du chômage», se désole une ministre. Un de ses collègues parle, lui, de «plafond de verre». «Tout ce qui a été fait depuis 2012 ne peut pas être pris en compte par les Français tant que [le chômage] ne baisse pas», ajoute-t-il. Un de ses soutiens croit même l'actuel chef de l'Etat «capable de ne pas être candidat si le chômage ne baisse pas durablement».
Pas de panique côté Elysée : les chiffres du mois de septembre (- 0,7 % en catégorie A sur un mois) sont annoncés comme l'éclaircie attendue depuis des mois. Pour un conseiller élyséen, le choix fait par Hollande de lier sa candidature à la courbe du chômage, loin d'être un piège, est même «un coup de maître» : «Les journalistes mordent à l'hameçon, on se pose plus la question sur "Il est candidat ou pas".» Encore faut-il que cette baisse soit «durable» pour être «crédible», comme l'espère le Président.