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Libération
Droit de suite

Nicolas Bonnemaison «a ouvert les yeux»

L'ex-urgentiste, condamné à de la prison avec sursis, a fait une tentative de suicide samedi.

Nicolas Bonnemaison, sa femme Julie et son avocat Arnaud Dupin quittent le tribunal d'Angers le 24 octobre 2015. (Photo Jean-Sébastien Evrard. AFP)
Par AFP
Publié le 01/11/2015 à 17h56

L'ex-urgentiste bayonnais Nicolas Bonnemaison, qui a tenté de se suicider samedi, «a ouvert les yeux» dimanche «et répond à des ordres simples», selon des sources médicales et son entourage. Son pronostic vital n'est plus engagé. Malgré ces signes «encourageants», l'ex-urgentiste de 54 ans, condamné il y a une semaine à de la prison avec sursis pour avoir donné la mort à une patiente, restait dimanche après-midi dans un état préoccupant et il était «trop tôt pour se prononcer sur d'éventuelles séquelles», neurologiques notamment.

Samedi, Nicolas Bonnemaison avait été retrouvé inanimé dans son véhicule, sur la commune de Tosse (Landes), près de Dax, sur un chemin de terre en lisière de forêt, apparemment après avoir absorbé des médicaments et tenté de s'asphyxier par des gaz d'échappement détournés vers l'habitacle, selon le parquet de Dax. A ses côtés dans la voiture, un texte avait été retrouvé, expliquant les raisons de son geste, dans lequel «il se disait en substance éprouvé et fatigué de la vie», notamment après les épreuves judiciaires qu'il a endurées ces quatre dernières années, a précisé une source judiciaire. L'alerte avait été donnée par des joggeuses, intriguées par le moteur en marche de ce véhicule à l'arrêt.

Soucis financiers

Durant les deux semaines de son procès en appel à Angers, l'ex-urgentiste était apparu éprouvé, quoique combatif. Après le verdict, ses avocats l'avaient décrit comme «soulagé, parce que pour lui c'est la fin de ce calvaire judiciaire» et, selon un membre de son entourage qui s'était entretenu longuement avec lui, l'ancien urgentiste semblait en bon état psychologique ces derniers jours.

Toutefois, selon un proche, il avait des soucis financiers, entre les frais de justice et la condamnation d’Angers, au civil, à verser 30 000 euros de dommages et intérêts à la famille de la patiente décédée. Il s’est d’ailleurs pourvu en cassation contre cet arrêt civil, mais pas contre l’arrêt pénal le condamnant à la prison avec sursis.

Dans un texte reçu par l'AFP, un collectif de soignants du Centre hospitalier de Bayonne, où Nicolas Bonnemaison exerçait, a déploré qu'il ait été «jeté en pâture à la vindicte publique» et notamment «victime d'une organisation hospitalière défaillante, d'une loi hypocrite» sur la fin de vie et d'un «acharnement» judiciaire.

Le médecin a aussi été très marqué par sa suspension, puis radiation du Conseil de l'Ordre des médecins. Il n'a pas pu exercer depuis quatre ans et a exprimé à Angers à quel point «les malades (lui) manquent».