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Libération

Le retour en piste de Notre-Dame- des-Landes, «un coup politique»

publié le 3 novembre 2015 à 19h56

Vendredi soir, un communiqué de la préfecture de Loire-Atlantique annonce «la reprise des travaux» en 2016 à Notre-Dame-des-Landes (NDDL). Et remet le feu. Après le rejet, par le tribunal administratif de Nantes en juillet, des recours déposés par les opposants au projet de nouvel aéroport du Grand-Ouest, des appels d'offres ont été lancés pour que les travaux débutent en 2016.

D'où l'annonce préfectorale dans la foulée de la publication d'un avis de marché pour des «travaux de débroussaillage, de rétablissements d'accès et de clôtures de la desserte routière de l'aéroport» . Cet appel d'offres, qui sera clôturé le 23 novembre, n'est pas pour autant synonyme de retour imminent des pelleteuses de Vinci sur le site de 1 600 hectares, occupé par les zadistes depuis plusieurs années.

Pour Thomas Dubreuil, l'avocat des associations anti-NDDL, il s'agit d'un «coup politique». «Il n'y avait aucune obligation juridique à lancer ces démarches à ce moment précis, explique-t-il. L' objectif pour les pouvoirs publics est de dire que les travaux ne sont pas gelés et que l'aéroport n'est pas abandonné.» François Hollande, s'était en effet engagé à ne lancer les travaux d'aménagement qu'une fois les «recours épuisés» . Or, la cour administrative d'appel de Nantes doit encore en examiner plusieurs sur le respect de la «loi sur l'eau» et des espèces protégées. «Cela devrait être fait d'ici un an, à l'automne 2016», estime Me Dubreuil.

Rien ne semble donc justifier d'envenimer les relations entre socialistes et écologistes, à cinq semaines des régionales. «Je crois qu'on se sert d'un problème technique pour faire un acte d'autorité», regrette un parlementaire. Matignon assume : «Il y a un projet local porté par des élus locaux, qui est un bon projet économique et encadré écologiquement. Il faut qu'il soit mené à bien.»