Les jeunes aussi ont de quoi débuter leur année dans la rue. Ce mercredi, lors de l'examen du projet de loi de finances en séance publique à l'Assemblée, deux amendements adoptés jeudi dernier en commission pourraient placer les aides personnalisées au logement (APL) sous condition de ressources. Mais soucieux d'éviter de voir les étudiants former des cortèges en pleine période électorale, le gouvernement a choisi de ne prendre aucun risque et annonce à Libération vouloir s'opposer dans l'Hémicycle à une mesure pourtant votée par sa majorité. Pour récupérer des centaines de millions d'euros - et financer de nouvelles aides à la pierre et les mesures d'accueil pour les réfugiés - les députés PS avaient ainsi choisi de modifier «le mode de calcul» pour les étudiants «âgés de moins de 28 ans […] et qui ne sont pas en situation de rupture familiale». Ce changement devait tenir compte des «ressources des parents et de l'éloignement géographique entre le lieu d'études et le domicile des parents». «Cet amendement vise à mieux cibler les aides vers les étudiants qui en ont le plus besoin», avait justifié le député PS du Val-d'Oise François Pupponi. Beaucoup d'élus y voient une mesure de «justice sociale», mais savent que toucher aux APL est explosif. «Ça peut prendre des proportions épouvantables, met en garde une députée, pourtant favorable à la mesure. Si ça part dans le mauvais sens, on peut être très mal.» Principal syndicat étudiant, l'Unef estime que cela revient à «priver jusqu'à 500 000 jeunes d'une aide» et contraindrait une partie d'entre eux à «retourner vivre chez leurs parents». La Fage dénonce, elle, une attaque contre les «classes moyennes».
reculer pour ne pas sauter Les Aides au logement
par Lilian Alemagna
publié le 3 novembre 2015 à 19h56
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