Virginie Calmels, la fille des médias qui n’aime pas les médias
Photo Nicolas Tucat. AFP
Malgré l'appui d'Alain Juppé - qui l'a imposée comme tête de liste -, la première campagne solo de Virginie Calmels s'annonce ardue. La région que l'étoile montante LR prétend emporter est en totalité sous contrôle du Parti socialiste et historiquement ancrée à gauche. Son mentor a beau vanter le tempérament bosseur de son adjointe, la candidate qui mène une liste d'union (très) large, allant jusqu'au Modem, est selon les pronostics confortablement devancée par son adversaire socialiste, dont la politique est plébiscitée par 49 % des Aquitains. Depuis quelques semaines, l'ancienne présidente d'Endemol et ancienne directrice générale de Canal + peine à sortir de l'ornière où elle s'est mise en lançant une autre campagne, celle du «média bashing» qu'elle a initié contre le journal Sud-Ouest, qu'elle accuse de parti pris. Avec Virginie Calmels, on n'est soit pour, soit contre elle.
Il a dit :
Nicolas Sarkozy, président du parti Les Républicains lors du meeting de lancement de campagne de la tête de liste LR, Virgine Calmels, à Limoges, le 14 octobre:
«Virginie, je ne la connais pas depuis longtemps, quand elle est entrée dans mon bureau elle m’a dit : "Bonjour, je suis une amie d’Alain Juppé", je lui ai répondu : "Ça tombe bien, moi aussi ".»
60 %, c'est la part de ressortissants des zones rurales de la région Aquitaine-Limousin-Poitou-Charente (constituant l'essentiel de ce vaste territoire) qui n'adhèrent pas au choix de Bordeaux comme capitale régionale, selon une enquête BVA pour la presse quotidienne régionale. D'après la même enquête, 45 % des habitants de la future région ne sont pas d'accord avec le redécoupage qui leur est imposé. C'est cinq points de plus que la moyenne nationale.
Le hollandomètre
Pour chacune des régions, «Libération» et le cabinet Liegey-Muller-Pons (1) se penchent sur les électeurs qui ont fui la gauche depuis 2012.
Depuis 2012, la gauche a perdu un million de voix en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes. Ce qui représente près de deux électeurs de Hollande sur trois. Selon le cabinet Liegey-Muller-Pons (1), cette perte est due à 54,4 % aux abstentionnistes qui ne votent que pour les grandes échéances et à 45,6 % aux déçus qui se sont tournés vers la droite. Comme au niveau national, les abstentionnistes sont principalement dans les zones urbaines. C’est dans les Pyrénées-Atlantiques que la proportion d’abstentionnistes est la plus forte (61 %) et dans le Lot-et-Garonne que les déçus sont les plus nombreux (55,1 %).
(1) Liegey-Muller-Pons est un cabinet de stratégie électorale. Il est spécialisé dans l’analyse de données, la modélisation prédictive et le développement d’applications numériques pour les campagnes.