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Régionales

Pour Estrosi, un comité de soutien très éclectique

De Bernadette Chirac à Dalil Boubakeur, de Gérard Depardieu à Serge Klarsfeld, le tête de liste LR en Paca a ratissé large. Les militants et alliés apprécient.
Christian Estrosi en meeting à Marseille le 9 octobre. (Photo Boris Horvat. AFP)
par Mathilde Frénois, à Nice
publié le 5 novembre 2015 à 18h53

Dans la course à l'élection régionale, Christian Estrosi ratisse large. Le tête de liste Les Républicains en Paca a dégoté 129 soutiens, parfois inattendus, de la droite dure à la gauche traditionnelle, des sportifs aux mannequins, d'anciens ministres socialistes à l'ex-première dame (Bernadette Chirac), des acteurs (Gérard Depardieu) aux médecins et surtout de l'historien et avocat Serge Klarsfeld au grand recteur de la mosquée de Paris Dalil Boubakeur. C'est cette liste très (ou trop) éclectique qui a décidé Daniel Philippot, 25e sur la liste du maire de Nice,  à prendre ses cliques et ses claques lundi : «Petit à petit, Christian Estrosi fait le grand écart entre convictions de droite et idées de gauche. Jusqu'à craquer son pantalon avec la présentation du comité de soutien. Mourad Boudjellal, Claude Allègre, Max Gallo, Dalil Boubakeur… c'est la preuve que Christian Estrosi fait une ouverture à gauche», insiste-t-il. C'en est trop pour Daniel Philippot. Qui atterrit en 11e place la liste d'Olivier Bettati, tête de liste FN dans les Alpes-Maritimes. «Avec ces soutiens-là, Christian Estrosi concrétise son changement d'attitude et sa politique qui vacille. C'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase», précise-t-il à Libération.

Les militants et les colistiers, eux aussi, ont vu débarquer ces personnalités surprises, parfois aux antipodes des idées de Christian Estrosi. La droite locale y voit surtout un bon coup politique et médiatique. «La mobilisation tous azimuts ne me dérange pas. Au contraire, elle est un signe que la démocratie se porte bien, se réjouit Michel Meini, maire LR de La Gaude (06) et colistier de Christian Estrosi. Cela reste un élément parmi d'autres par rapport à l'objectif essentiel d'avoir comme adversaire le Front national.» C'est aussi l'extrême droite que Sébastien Ginet, conseiller municipal LR à Forcalquiers (04), a dans le viseur: «C'est un comité de soutien à la hauteur du candidat et qui montre la possibilité qu'a Christian Estrosi de rassembler autour d'une droite forte», développe-t-il.

«Ce comité, il donne la pêche!», lâche Christophe revigoré par cette liste de soutien qui n'en finit pas de s'allonger. A la permanence Les Républicains des Alpes-Maritimes, ce jeudi après-midi, on est unanime. «Ce rassemblement fait la force de sa candidature et le fera gagner, c'est certain», explique Stéphane. Premier fan de Christian Estrosi, il est descendu dans le sud uniquement pour soutenir son poulain. Même passion et même analyse pour François : «L'ouverture ne sera que bénéfique. C'est un très bon signe pour les élections.»

«Enthousiasmant et positif»

Mais c'est pour les centristes que ce comité de soutien est le plus opportun. Loïc Dombreval, maire UDI de Vence (06), est inscrit sur cette liste pour les régionales. «Je considère que Christian Estrosi est un maître en termes de rassemblement, auquel je suis très sensible. Je suis convaincu que cette campagne se gagnera au centre avec un accord le plus large possible mais sans renier ses propres convictions politiques. En tant que centriste, j'y suis particulièrement sensible.» De son côté, Jennifer Salles-Barbosa, également colistière UDI, est motivée : «Ce symbole est beau, enthousiasmant et positif», dit-elle, flyers et pin's dans les mains, pour un tractage prévu le lendemain devant les universités niçoises.

Quant au départ de Daniel Philippot de la liste de Christian Estrosi, tous se mettent également d'accord : «Il avait besoin d'un prétexte pour aller vers d'autres cieux», commente Michel Meini en résumant la pensée des colistiers et militants des Alpes-Maritimes.