Cette fois, ça pourrait être pour de vrai. Marine Le Pen marche sur la région la plus jeune et la plus pauvre de France, celle où la population est le plus au chômage et dont la santé est la plus mauvaise. Et Le Pen pourrait bien gagner. Le sondage le plus optimiste lui donne 38 % au premier tour, et 39 % en tête au second, dans une triangulaire, ce qui lui suffirait à rafler la majorité absolue, puisque celui qui est en tête remporte un bonus de 25 % des sièges. La droite part unie derrière Xavier Bertrand (LR), ancien ministre du Travail et maire de Saint-Quentin (Aisne). La gauche, elle, est émiettée, avec trois grandes candidatures : Pierre de Saintignon (PS), Sandrine Rousseau (EE-LV) et Fabien Roussel (PCF). Les écologistes, qui gouvernent la région Nord-Pas-de-Calais avec les socialistes, ont fait liste à part, avec le Parti de gauche. Malgré des appels à l’union de la gauche dès le premier tour, EE-LV, après consultation des militants, a choisi de partir sans les socialistes. La liste EE-LV-PG n’a pas non plus réussi à s’entendre avec les communistes, pour des questions de préséance, chacun revendiquant le statut de chef de file à ce scrutin régional.