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A Montpellier, la gauche de «Nouveau monde» se donne du «rêve»

Jeudi soir, la liste EE-LV-Front de gauche était réunie pour un grand meeting sous le regard des têtes d'affiches.
Cécile Duflot à la tribune à Montpellier jeudi soir. (Photo Pascal Guyot. AFP)
publié le 13 novembre 2015 à 8h03

Jeudi soir, le Nouveau Monde a déployé ses ailes au Parc des expositions de Montpellier. La liste qui regroupe EE-LV, le Front de gauche, la Nouvelle Gauche socialiste, les régionalistes et des collectifs a réuni près de deux mille militants et tous les leaders, ou presque, de la gauche «non socialiste» du pays: Cécile Duflot, Pierre Laurent, Clémentine Autain, Eric Coquerel et Noël Mamère étaient dans les parages. Une belle ambiance et démonstration de force. Prévu au départ, Jean-Luc Mélenchon a baissé les armes face la grippe. Le temps d'une soirée, les embrouilles étaient loin des esprits. En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, le chef de file, Gérard Onesta et sa bande passent, selon les sondages, la barre des 10 %. Pas suffisant. Le Nouveau Monde espère arriver en tête des listes de gauche, le soir du premier tour, et rafler la mise dans la foulée. L'espoir fait vivre.

Au long de la soirée, les âmes se sont multipliées sur l'estrade. Le gouvernement Valls a morflé: coups, reproches, critiques et déceptions. On pense à Clémentine Autain, Eric Coquerel ou Noël Mamère qui a comparé le Premier ministre «à un guignol qui veut faire régner l'ordre avec sa matraque». Comme toujours, dans les meetings du Front de gauche, le nom du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron est sifflé en chorale. Une sorte de gage pour réveiller la salle lorsqu'elle plisse les yeux. Les attaques contre la droite et le Front National étaient plus rares. Certains expliquent que la politique du gouvernement «pas à gauche» multiplie «les déçus qui s'abritent chez les extrêmes». C'est selon.

«Pas dans le rejet mais dans le projet»

«J'en ai rêvé, vous l'avez fait, vous avez réussi.» La phrase est signée Clémentine Autain. Pour cause, la liste du Nouveau Monde donne des idées en vue de la présidentielle: tous les partis à gauche du PS, des citoyens, une tête de liste et des idées communes pour renverser la table. Cécile Duflot a expliqué sous les applaudissements: «Il ne faudra pas être dans le rejet mais dans le projet.» Sur le papier c'est charmant. Mais les ego et les contradictions restent forts. Du coup, le score de la liste Onesta peut-être un révélateur pour l'avenir. Et mettre les concernés autour d'une table. Jeudi soir, la tête de liste et hôte de la soirée a déclaré en conclusion: «Je ne suis pas le candidat Vert mais le candidat Arc-En-Ciel.» Il a préféré rester dans le monde des Bisounours.