Gares sous surveillance, policiers, gendarmes, démineurs, pompiers et armée sur le pont… Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a exposé samedi en fin d'après-midi le dispositif pour faire face aux attentats : «Toutes nos forces de sécurité sont mobilisées.» Dès vendredi soir, «l'ensemble des services de police» de Paris et des départements limitrophes «ont été mobilisés en région parisienne».
Contrôles aux frontières
Les contrôles aux frontières ont été rétablis, avec 61 principaux points de passage autorisés strictement contrôlés. Les autorités ont demandé aux partenaires européens d'«intensifier les contrôles des passagers voyageant vers la France en train ou par avion» et de les aider pour le contrôle routier des frontières.
Les gares RER, frontalières ou internationales, sont aussi sous surveillance, tout comme les ports et les axes routiers, notamment les autoroutes.
Renforts militaires
De plus, 230 gendarmes en renfort «ont été mis à la disposition de la préfecture de police (de Paris) et deux sections du GIGN sont prépositionnées», a détaillé le ministre.
Les armées «ont dégagé 1 000 militaires supplémentaires, essentiellement en Ile-de-France, qui patrouilleront dans Paris dans les prochains jours» en renfort de l'opération Sentinelle, a-t-il ajouté. Il s'agit de 300 parachutistes de Carcassonne qui arriveront en région parisienne par avion et de 700 autres soldats qui gagneront la capitale par la route, a précisé le colonel Benoît Brulon, lors d'un point-presse à l'aéroport Roissy Charles-de-Gaulle. «Ça ne veut pas dire que c'est la limite de ce qui sera engagé, mais c'est ce qui est à l'heure actuelle planifié», a-t-il dit.
Les renforts s'ajoutent «aux 30 000 policiers, gendarmes et militaires engagés depuis plusieurs mois à la protection de 5 000 lieux sensibles sur l'ensemble du territoire, dans le cadre du plan Vigipirate», a rappelé Bernard Cazeneuve.
Pompiers également sur le pont
«450 sapeurs-pompiers de Paris ont été mobilisés au cours de la nuit et des renforts venus d'autres départements sont à disposition si nécessaire», a indiqué le ministre.
Les effectifs issus de 28 centres de déminage «sont prêts à intervenir en cas de besoin». Bernard Cazeneuve a évoqué 15 000 personnels «formés à la gestion des risques chimiques» et «5 000 autres formés à la gestion des risques radiologiques» et d'une «bombe sale».
Cellule de crise
Compte tenu de l'état d'urgence instauré dans la nuit, une cellule interministérielle de crise siège depuis vendredi 21 heures place Beauvau sans discontinuer, tandis qu'un état-major opérationnel se réunit deux fois par jour «pour piloter l'ensemble du dispositif relevant de la compétence du ministère de l'Intérieur».
Les préfets peuvent «instaurer un couvre-feu dans les secteurs de leurs départements de compétence», mais aussi ordonner la fermeture provisoire des salles de spectacle, débits de boisson, ainsi qu'interdire toute manifestation, comme cela a été fait à Paris et dans les départements limitrophes jusqu'à jeudi.