Tranquillement, Nicolas Sarkozy a enterré l’unité nationale à laquelle la plupart des dirigeants de l’opposition déclaraient pourtant vouloir se rallier au lendemain des attentats. C’était trop demander à celui qui reste avant tout un candidat en campagne, obsédé par la restauration de sa crédibilité présidentielle et de son leadership à droite.
Sortant d'un entretien de plus d'une heure avec le président de la République François Hollande, il s'est exprimé dans la cour ensoleillée de l'Elysée pour demander des «modifications drastiques» de la politique de sécurité. Il a par ailleurs de nouveau réclamé, dans la lutte contre Daech, la constitution d'une «coalition unique» incluant les Russes.
Pour les Français dont il assure qu'ils «ne se sentent pas en sécurité», il a demandé l'application du «principe de précaution». Précisant que ledit principe ne devait «pas seulement valoir pour la COP 21». Un slogan typique de ce que l'ancien chef de l'État pourra utilement servir lors de son prochain meeting devant les sympathisants de son parti Les Républicains. Tout y est : l'insécurité que ferait régner le gouvernement socialiste en laissant le champ libre aux terroristes; et ces obsessions écolos de la gauche qui exaspèrent tant une partie de l'électorat de droite.
Propositions
Lors de cet entretien, Nicolas Sarkozy dit avoir fait un certain nombre de propositions (par exemple l'interdiction de la consultation des sites djihadistes) mais selon son entourage il n'aurait pas - en tout cas pas encore - demandé le report de la Conférence sur le climat. Une demande formulée par les députés LR Éric Ciotti et Philippe Goujon. «Il faut poser la question du report de la COP21 afin que les services de sécurité concentrent tous leurs efforts sur la lutte antiterroriste» a estimé Goujon.
Plutôt qu'une conférence sur le réchauffement climatique, certains élus de droite verraient plutôt une grande conférence sur l'immigration. «L'Europe doit poser les conditions d'une nouvelle politique d'immigration», a ajouté Sarkozy sur le perron de l'Elysée. Le rapport avec les attaques terroristes vendredi soir? Aucun, «évidemment» a-t-il précisé. Evidemment.