«Breton, ouvre les yeux, ferme ta frontière» : tel était le mot d'ordre du groupuscule indépendantiste breton Adsav pour appeler à manifester samedi à Pontivy (Morbihan). Un rendez-vous annoncé dès la fin octobre mais qui, dans la foulée des attentats de Paris, a dégénéré. Lancé à 15 heures en centre-ville, le défilé de ce groupuscule d'extrême droite a rassemblé quelque 200 personnes. Des affrontements ont vite éclaté avec une trentaine d'opposants, suscitant l'intervention des gendarmes.
Selon la radio France Bleu, un passant d'origine maghrébine aurait été violemment agressé par les militants d'Adsav. «Il a été pris par le col et six personnes l'ont mis à terre, témoigne un commerçant. C'était un défoulement sur lui. Plus loin, c'était exactement pareil […]. Il y avait des jeunes mais aussi des quadragénaires. Ils disaient à la police et à la gendarmerie : "On va les tuer, ils n'ont rien à faire ici"». Contacté par Libération, Ronan LeGall défend son mouvement de toute attaque raciste : «C'est le NPA local qui a commencé par nous jeter des pavés. L'un de nos militants a dû être amputé d'un doigt [en voulant relancer un pétard tombé à terre, selon la gendarmerie, ndlr]. Quant au maghrébin en question, il a d'abord pris à partie nos militants. Il aurait pu être martien, il aurait dérouillé pareil.»