C’est devant sa maison, à Molenbeek, une commune de l'agglomération bruxelloise, que Mohamed Abdeslam, frère des deux terroristes présumés qui ont ensanglanté Paris vendredi soir, a tenu une mini-conférence de presse, vers 16h45 ce lundi. L’homme, plutôt mince, cheveux courts et glâbre, a passé plusieurs heures en garde à vue, avant d’être finalement libéré. Voici la retranscription de son intervention:
«J’étais accusé d’acte terroristes […] mais en aucun cas je n’ai été lié de près ou de loin à une intervention à Paris. Je suis employé communal depuis dix ans, je n’ai jamais eu de problème avec qui que ce soit. Les gens de la commune savent de quoi je suis capable et de quoi je ne suis pas capable. Je n’ai jamais eu d’ennuis avec la justice. J’avais un alibi. Il n’y avait pas d’élément pour me retenir plus longtemps, c’est pour cela que je remercie la juge qui m’a libéré sans conditions. Je ne peux pas dire pourquoi ou comment se sont passés les actes de Paris. Nous sommes une famille ouverte qui n’a jamais eu de problème avec la justice. Mes parents sont sous le choc de la tragédie. Mes deux frères sont normaux, je n’ai jamais rien remarqué.
«Mon frère [Salah, soupçonné d'être le huitième terroriste, il est recherché par toutes les polices européennes, ndlr] n’a pas encore été entendu, peut-être qu’il n’ose pas se présenter à la justice. On ne sait pas où il est, on a aucune info. Moi, on n'est pas venu me chercher avec un télégramme, c’était une intervention musclée, même si je peux le comprendre. On ne savait pas que Brahim [qui s'est fait exploser au Comptoir Voltaire, dans le XIe arrondissement, vendredi, ndlr] était à Paris samedi. Mes frères sont des grands garçons, on ne leur demande pas leur emploi du temps. Bien que certains penseront que je suis faux, moi et ma famille nous sommes très touchés, nous pensons aux victimes, mais vous devez comprendre que pour ma mère ça reste aussi ses enfants.»