Françoise Babin, 71 ans, était première adjointe de La Faute-sur-Mer et présidente de la commission d'urbanisme. Elle a été condamnée à deux ans ferme pour avoir délivré en conscience onze permis de construire irréguliers dans des zones inondables. Elle était aussi, avec son fils Philippe (condamné à dix-huit mois de prison ferme) propriétaire de terrains que les permis de construire qu'elle a favorisés ont rendu constructibles. Et tous deux dirigeaient une agence immobilière, qui a réalisé la majorité des transactions. Philippe Babin est aussi poursuivi en tant que président de l'association responsable de la digue censée protéger la commune : on lui reproche de ne pas en avoir assuré l'entretien et la surveillance. La justice, faute de preuves concrètes, n'a pas retenu le délit de prise illégale d'intérêt. Il plane pourtant sur le dossier. «Le tribunal s'en est pris à Mme et M. Babin parce qu'ils sont propriétaires, donc ils ont de l'argent, et ça, c'est forcément un tort, s'emporte Christian Charrière-Bournazel, leur avocat. On les accuse de s'être enrichis au détriment de la vie des autres, c'est ignoble !» «Ce n'est pas parce qu'ils ne sont pas poursuivis pour prise illégale d'intérêt que l'appât du gain n'est pas le motif de leurs délits», rétorque Benoît Denis, avocat des parties civiles. Le jugement du tribunal des Sables-d'Olonne leur reproche d'avoir «intentionnellement occulté le risque pour ne pas entraver la manne du Paradis».
Françoise et Philippe Babin Deux élus, une agence immobilière et «la manne du Paradis»
par Ondine Millot
publié le 17 novembre 2015 à 19h06
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