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Libération

René Marratier Un maire jugé pour avoir méprisé les risques

publié le 17 novembre 2015 à 19h06

«On a voulu tout mettre sur ses épaules», dit son avocat Didier Seban. René Marratier, 63 ans, ex-chef d'entreprises (garage et société de transports) à la retraite, moustache, ventre rond et ton bourru, a été le personnage central du premier procès. Les juges qui l'ont condamné lui reprochent plusieurs choses. D'abord, d'avoir sciemment refusé toute mesure de protection de ses administrés. L'instruction a pointé quarante démarches intentées auprès de lui par la préfecture pour demander la mise en place d'un plan de prévention des risques d'inondation (PPRI), d'un plan d'organisation des secours, et de campagnes d'information des habitants. En vain. On lui reproche aussi d'avoir encouragé une politique de construction immobilière frénétique au mépris de la prudence élémentaire. Il a lui-même signé quatre permis de construire illégaux, prévoyant l'édification d'habitations de plain-pied sur des terrains inondables. Enfin, il admet avoir négligé les alertes reçues juste avant la tempête, parce que, dit-il, lui-même «n'y croyait pas». «On lui fait porter un costume trop grand pour lui, s'insurge Me Didier Seban. La justice doit analyser l'ensemble des responsabilités, celles de l'Etat, des services de secours, de Météo France…» «Il n'y a pas de bouc émissaire. Le procès Xynthia, c'est le procès d'un maire et de deux élus qui ont mis en danger leurs administrés en toute connaissance de cause, répond Benoît Denis, avocat des parties civiles. Ils ont commis des infractions pénales.»