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Libération

Faouzi Lamdaoui relaxé pour vice de forme

publié le 18 novembre 2015 à 21h26

Mardi, le tribunal correctionnel a relaxé Faouzi Lamdaoui, homme à tout faire de François Hollande, pour vice de forme. Les juges n'ont même pas pris le temps d'examiner le fondement des poursuites, une affaire de fausses factures et d'abus de biens sociaux, pour laquelle le procureur avait requis dix-huit mois de prison avec sursis. Le tribunal s'est contenté de pointer que l'accusation «n'a pas respecté les exigences d'une procédure équitable».

C’est l’histoire d’une très curieuse enquête préliminaire, ouverte par le parquet en avril 2012, un mois avant l’élection présidentielle, mais clôturée quelques mois plus tard. Avant d’être relancée en janvier 2013, sous la présidence de François Hollande. Sauf que cette nouvelle enquête préliminaire s’engage curieusement. Les enquêteurs ont ordre de ne pas auditionner Lamdaoui en personne (qui travaille alors dans une annexe de l’Elysée comme conseiller présidentiel) et aucune autre personne mise en cause n’a été placée en garde à vue.

Après moult prétextes dilatoires, Lamdaoui est enfin entendu officiellement en juin puis en octobre 2014. Sous le régime de «l'audition libre», instauré depuis peu. Manifestement peu accoutumés à cette nouveauté, les enquêteurs se sont alors mélangé les pinceaux : «Faouzi Lamdaoui s'est vu notifier le droit de quitter le service à tout moment, mais pas celui de se taire», souligne le jugement correctionnel. Boulette de forme, suivie d'un problème de fond : la méthode d'enquête du parquet de Paris, tout en prudence, «interdisait matériellement aux mis en cause de comprendre l'étendue exacte des accusations» et donc de les contester en cours de procédure. Le parquet de Paris, humilié en place publique, a dix jours pour faire appel et tenter de sauver l'honneur.