C'est une des premières conséquences de la sécurité post-attentats : les deux «marches pour le climat» prévues par les ONG environnementales durant la COP 21, à Paris, ont été annulées par le gouvernement. Les rassemblements en Ile-de-France sont toujours interdits jusqu'à dimanche. La possibilité d'empêcher toute manifestation sur la voie publique pour «raisons de sécurité» durant les trois mois d'état d'urgence inquiète notamment les organisations syndicales : «Ni l'ouverture des centres commerciaux où se concentrent de nombreux salariés et clients ni le maintien d'événements sportifs dans des stades accueillant des dizaines de milliers de personnes ne font l'objet de mesures similaires»,note la CGT Paris.
Par ailleurs, outre le renforcement des perquisitions administratives (lire page 7), le gouvernement a fait inscrire dans la loi sur l'état d'urgence la possibilité de «dissoudre les associations ou groupements de fait qui participent, facilitent ou incitent à la commission d'actes portant une atteinte grave à l'ordre public». Manuel Valls a été très clair sur ses intentions : cela «vise à fermer plus rapidement, en quelques jours, des mosquées salafistes radicales». Une «bonne mesure», selon Marion Maréchal-Le Pen, députée FN. Une source d'inquiétude pour Jeanne Sulzer, responsable juridique d'Amnesty International France, qui rappelle que la dissolution est déjà prévue «en cas d'urgence» par la législation. «Il est toujours préoccupant de prévoir des champs plus larges alors que le droit actuel est suffisant.»