Depuis l'arrestation en avril de Sid Ahmed Ghlam, jeune Algérien qui préparait un attentat contre des églises à Villejuif, la droite revient en permanence avec ses propositions d'incarcérations préventives des personnes avec une «fiche S» de la police («S» pour «sûreté»). Le député LR Laurent Wauquiez répète depuis une semaine vouloir la création de «centres d'internement» pour y enfermer plusieurs milliers de «fichés».
Nicolas Sarkozy souhaite, lui, les «assigner à résidence» avec un bracelet électronique. Jeudi, dans l'hémicycle, Bernard Cazeneuve, a rappelé que ces fiches S permettaient «de manière extrêmement discrète de neutraliser des acteurs». «Je ne voudrais pas que l'on prive les services de police et de renseignement d'outils pour prévenir des attentats», a-t-il souligné. Pour autant, la gauche ne repousse plus a priori les propositions de l'opposition sur le sujet.
Dans son discours devant le Congrès, lundi à Versailles, François Hollande a lancé à la droite que les «propositions» qu'elle suggère pour «accroître la surveillance de certains individus, fichés notamment», seront bientôt, «dans un esprit d'unité nationale», portées pour avis devant le Conseil d'Etat. Le Président compte ainsi faire «vérifier la conformité de ces propositions à nos règles fondamentales et à nos engagements internationaux» avant d'en tirer «toutes les conséquences». De quoi pouvoir dénoncer la «démagogie» de la droite en cas d'avis négatif de la plus haute juridiction administrative. Ou de se retrouver contraint de suivre la droite.