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Confronté à la colère d'une famille endeuillée, Marc-Philippe Daubresse accuse le gouvernement

Le député-Maire LR de Lambersart précise toutefois qu'il ne s'associe pas à l'appel au boycott de l'hommage national lancé par la sœur d'une victime.
Marc-Philippe Daubresse au siège de l'UMP en juin 2014. (Photo Eric Feferberg. AFP)
publié le 25 novembre 2015 à 13h15

La sœur de l'une des victimes du massacre du Bataclan, François-Xavier Prévost, appelle au «boycott» de l'hommage national que doit présider vendredi François Hollande dans la cour des Invalides. «Merci Monsieur le Président, mais votre main tendue, votre hommage, nous n'en voulons pas et vous portons comme partie responsable de ce qui nous arrive !» écrit Emmanuelle Prévost sur sa page Facebook. La jeune femme se dit révoltée que «rien n'ait été fait» pour empêcher les terroristes et les personnes fichées S de «circuler librement» ni pour fermer les mosquées où l'on «profère la haine».

Son message a été partagé plusieurs milliers de fois, notamment par plusieurs sympathisants actifs de Nicolas Sarkozy. Le député-maire Les Républicains (LR) de Lambersart (Nord) l'a lui-même commenté en disant sa «colère» après «onze mois de perdus» : «on ne peut s'empêcher de se demander combien de vies auraient pu être sauvées si les pouvoirs publics avaient agi plus tôt», écrit le député. Proche de la famille, Daubresse prendra la parole samedi lors de la messe d'enterrement qui sera célébrée à Lambersart.

Sur son propre compte Facebook, le député LR tient à faire savoir qu'il ne s'associe pas à cet appel au boycott de l'hommage national. Mais cela ne l'empêche pas de pointer avec une extrême virulence la responsabilité du chef de l'Etat.

«Pourquoi on intervient si tard alors qu'on aurait pu le faire après les événements du début de l'année ?» demande Daubresse, qui accuse le gouvernement d'avoir «pris la lourde responsabilité d'intervenir en Syrie sans en tirer aucune conséquence du point de vue de la sécurité intérieure».

Sans craindre les raccourcis et les approximations, il dénonce «l'inertie du pouvoir», affirme que «les services turcs et irakiens avaient prévenu la France de la préparation d'une opération de grande ampleur» et soutient même que «l'état d'urgence aurait pu être mis en œuvre bien avant les attentats afin d'aller chercher les armes dont tous savaient qu'elles circulent dans un certain nombre de nos banlieues». De quoi alimenter, si besoin était, la colère d'une famille endeuillée.