Stop les réfugiés ? C'est en tout cas ce qu'on avait compris des propos de Manuel Valls repris dans le quotidien allemand Die Süddeutsche Zeitung mardi soir : «Nous ne pouvons plus accueillir davantage de réfugiés. Ce n'est pas possible. Si nous ne faisons pas ça, les peuples diront "stop avec l'Europe".» Mais mercredi, l'entourage du Premier ministre faisait savoir que Manuel Valls, dans cette réunion «informelle» avec des correspondants de journaux étrangers à Paris, avait prononcé la phrase dans ce sens : «L'Europe doit dire qu'elle ne peut plus accueillir autant de migrants, ce n'est pas possible. Le contrôle des frontières extérieures […] est essentiel pour le futur de l'UE. Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire : "ça suffit l'Europe".» Un propos plus nuancé, «en ligne» avec la position que le gouvernement tente de tenir depuis cet été et répété par Manuel Valls mardi sur Canal+ : «L'Europe peut mourir si elle n'accomplit pas ce sursaut indispensable que nous lui demandons.»
Au moment où le chef de l'Etat multiplie les rencontres diplomatiques et à quelques jours d'un sommet UE-Turquie prévu dimanche, Valls met aussi la pression sur les voisins européens : sans solution sur les réfugiés avec les pays limitrophes de la Syrie, les pays de l'UE devront «s'interroger sur la capacité de l'Europe à pouvoir réellement contrôler ses frontières».
Devant la presse étrangère, le Premier ministre a également critiqué les gestes d'ouverture d'Angela Merkel vis-à-vis des migrants («Ce n'est pas la France qui a dit : "Venez !"») et mis en garde contre les risques d'infiltration des réfugiés par des terroristes : «L'Allemagne et l'Italie sont aussi menacées.»