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Campagne régionale, qui est la vraie star des matinales ?

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Pendant un mois, Libération a scruté les invités des principales matinales des radios et télévisions nationales. Bilan : peu de variété et des régions totalement oubliées.
publié le 4 décembre 2015 à 18h28

On l'appelle le «prime time» des radios, et leurs vidéos alimentent les sites en interviews politiques dès 9 heures. Les matinales sont l'incoutournable et c'est pour cette raison que pendant un mois, Libération a suivi les invités des principales matinales des radios et télévisions nationales(1).

Le programme de ces interviews écoutées café à la main a été chahuté par les attentats du 13 novembre et par le peu d'intérêt des auditeurs pour les élections régionales et territoriales.

26% des invités étaient candidats

Sur les 175 invités des matinales depuis le 2 novembre, 25 candidats ont été invités 46 fois. Des invitations plutôt équitablement réparties. LR est en tête, suivi du PS et du FN. Il faut dire que le CSA veille particulièrement, comme lors de toute campagne, au temps de parole. Et s'il est compliqué d'assurer un temps égal de parole, le conseil demande «une présentation et dun accès équitables à l'antenne».

Parmi les squatteurs les plus gros de ces matinales, Nicolas Dupont-Aignan, tête de la liste Debout la France en Ile-de-France, ne pourra pas se plaindre du silence médiatique. En un mois, il a fait cinq matinales, un record ! Derrière lui, Claude Bartolone (PS, Ile-de-France) et Marine Le Pen (FN, Nord-Pas-de-Calais-Picardie) sont au coude-à-coude.

Ile-de-France partout, Pays de la Loire nulle part

S'il est un indicateur où les matinales ne s'embarassent guère de l'égalité ou de l'équité, c'est sur la provenance des candidats. Des candidats de seulement six régions sur 17 ont été invités, Ile-de-France et Nord-Pas-de-Calais en tête. La France des matinales oublie la Bretagne, la Guyane, la Bourgogne et tant d'autres régions où les électeurs sont tout de même appelés à voter.

Chez France Info, on fait valoir que toutes les régions sont abordées dans l'ensemble des programmes, et que la radio diffuse 20 heures sur 24. Ce n'est pas faute pourtant d'avoir dans plusieurs régions oubliées des têtes de liste reconnues, comme Carole Delga, ancienne ministre en Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénnées ou le très médiatique politologue Dominique Reynié qui lui est opposé à la tête de la liste LR; ou encore l'ancien ministre Hervé Morin en Normandie. Un «prime-time» bien peu représentatif.

(1) Depuis le 4 novembre, on a méticuleusement noté les invités des «4 vérités» de Télématin sur France 2, de l'invité de Bruce Toussaint sur i-Télé et de celui de Jean-Jacques Bourdin sur BFM TV à la télévision ainsi que des interview politiques des invités de Patrick Cohen sur France inter, Jean-Pierre Elkabbach sur Europe 1, Olivier Mazerolle sur RTL et Jean-François Achilli sur France info.