Après une campagne où il aura surtout brillé par son absence, le ministre de la Défense et candidat à la présidence de la Bretagne, Jean-Yves Le Drian, n’aura pas fait mentir les sondages. Bénéficiant d’un fort ancrage régional et de son prestige de ministre renforcé par les attentats du 13 novembre, les premières estimations l’ont donné loin devant, avec près de 35 % des suffrages. Son premier challenger, le député LR Marc Le Fur, allié à l’UDI et au Modem, est devancé de plus de dix points, à environ 22 %. En lice pour un troisième mandat, l’ancien maire de Lorient n’a guère de souci à se faire pour dimanche prochain.
Comme dans le reste du pays, on s’attendait à un score élevé du Front national et les urnes bretonnes confirment cette tendance. Même si le score de Gilles Pennelle n’atteindrait pas les 20 % et resterait au niveau des départementales, à 18 %. Le FN entrera en tout cas pour la première fois dans l’assemblée régionale au second tour. Un petit séisme dans une Bretagne jusqu’à présent réfractaire aux thèses frontistes, même si ce parti a conquis du terrain au fil des dernières consultations. Le contexte national et les difficultés des territoires ruraux, notamment dans l’agriculture et l’agroalimentaire, n’y sont pas pour rien.
En revanche, les premières estimations n’étaient guère favorables aux seconds rôles, avec des scores en deçà des 10 %. L’ex-leader des Bonnets rouges, Christian Troadec, et sa liste «Oui la Bretagne» obtiendrait 7,8 % des voix, et les écologistes d’EE-LV emmenés par René Louail, 6,8 %.