«L’austérité est trois fois suicidaire : socialement, économiquement, démocratiquement. Le chômage, les inégalités, la fiscalité, la fermeture de services publics, la désertification rurale, tout cela contribue à faire monter, en France et en Europe, les mouvements de rejet de l’autre. A la Conférence sociale, en octobre, le Président a évoqué des risques politiques et démocratiques, mais au-delà de ce constat, que fait-on ? Les orientations économiques ont-elles été modifiées ? On a l’impression que, quoi qu’il arrive, les politiques poursuivent le même chemin. Les gens ne voient pas leur situation évoluer et cela nourrit un sentiment d’abandon. Et quand ils ne l’expriment pas socialement, cela finit par s’exprimer politiquement. Je ne crois pas que la question identitaire soit l’élément majeur. Il suffit de regarder l’histoire : les mouvements de rejet de l’autre grimpent en période de difficultés économiques. Après viennent se greffer d’autres choses.»
Interview
Jean-claude Mailly secrétaire général de Force ouvrière «Un sentiment d’abandon»
par Amandine Cailhol
publié le 7 décembre 2015 à 19h26
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