Thierry Hardouin travaillait au dépôt de Bobigny depuis treize ans et était un policier aimé par ses collègues. Avant ce poste, il avait été adjoint de sécurité à Paris. Au tribunal, on s'en souvient comme d'une personne joviale : «Thierry était sûr de lui, il avait beaucoup d'humour et c'était quelqu'un d'apprécié par sa hiérarchie. Il apportait de la gaieté dans le service», se rappelle Romain Jumelet, un collègue. «Délégué de brigade de l'unité SGP, il n'était pas le plus impliqué syndicalement mais avait toujours envie d'aider son groupe. Thierry était un policier qui est parti ce soir-là faire la fête.»Il était sorti dîner avec sa compagne à la Belle Equipe, rue de Charonne, quand ils ont été abattus.
Le couple était sur le point de se pacser. Le policier avait recueilli Sami, le petit garçon de Marie, et le considérait comme son fils aux côtés de Léa et Quentin (12 et 13 ans), ses deux enfants. Il était guitariste autodidacte, jouait à la X-box, aimait les voyages, faisait de la photo dans Paris et postait ses recettes de cuisine sur Internet. «C'était monsieur Tout-le-Monde avec un badge et un flingue», poursuit son collègue qui a créé une collecte sur Leetchi pour aider ses enfants. Sami ira vivre chez ses grands-parents et Léa et Quentin chez leur mère. Lundi 30 novembre, 1 500 personnes sont venues se recueillir aux obsèques de Thierry Hardouin et sa compagne à l'église de Saint-Germain-des-Près.