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Libération
Interview

Christian Estrosi «De tout temps, le FN a été un ennemi»

par Mathilde Frénois, (à Nice)
publié le 8 décembre 2015 à 20h06

Confronté à Marion Maréchal-Le Pen dimanche, Christian Estrosi (LR) explique comment il compte rallier les électeurs de gauche.

En quoi êtes-vous un homme de droite ?

Je suis issu d’un parcours fait de gaullisme social, d’amour de mon pays, de ma terre, épris de justice. Jusqu’au 13 Novembre, il y avait 62 pages dans mon programme sur lesquelles on ne peut pas contester le fait que ce soit rassembleur : que les trains arrivent à l’heure, qu’on fasse les lycées qui nous manquent, qu’on mette en harmonie formations professionnelles et d’apprentissage avec les offres d’emplois… Et puis il y avait 2 pages destinées au rôle que la région pouvait jouer en matière de sécurité : dans les trains, dans les gares avec les portiques et la vidéosurveillance, dans les lycées avec l’accompagnement des enseignants pour détecter les phénomènes de jihadisme. Jusqu’au 13 Novembre, on disait «oh la la, Estrosi a un programme de droite à cause de ces 2 pages». Depuis, le gouvernement considère que ce sont des choses qu’il faut faire.

Que dire aux électeurs de gauche pour qu’ils votent pour vous ?

Toute ma vie, je n’ai jamais admis que le sectarisme, l’obscurantisme, le révisionnisme, l’exclusion puissent l’emporter. De tout temps, le FN a été pour moi un ennemi dans mes combats politiques. Avec la gauche, nous ne voulons pas voir le FN imposer demain cette discrimination qui consiste à désaccompagner le Planning familial, à ne plus soutenir la création contemporaine. En ce second tour, mon slogan est «la Résistance». Des personnes de gauche et de droite peuvent le reprendre à leur compte.

Ne craignez-vous pas de faire le jeu du FN en faisant l’«UMPS» ?

L’«UMPS» est une invention du FN. Ce n’est pas parce que des électeurs qui ont fait le choix de la gauche au premier tour voteront pour moi que je demande aux formations politiques d’adhérer à la mienne. Nous gardons nos convictions, nos projets. Nous n’avons fait ni fusion ni front républicain. Le PS est opposé au FN. Nous aussi, nous n’en voulons pas dans notre région. Et tout cela ne fait ni l’UMPS ni un front républicain. Nous ne sommes pas un parti unique. Nous restons ce que nous sommes.