Philippe Richert (LR), le président sortant du conseil régional d’Alsace, explique comment il veut rallier les électeurs de gauche à sa gestion.
En quoi êtes-vous un homme de droite ?
Je suis quelqu’un du centre et de droite. Je crois dans les valeurs que le général de Gaulle a incarnées, l’autorité, l’engagement, la droiture. Et je suis centriste : européen, humaniste, ouvert aux autres. Je suis dans cette double culture qui caractérise l’Alsace. Compte tenu des difficultés, avoir une colonne vertébrale, cela aide. La politique, c’est répondre aux défis lancés par le territoire. C’est le terrain, c’est avoir de la glaise sur les chaussures, mais aussi savoir regarder au loin, avoir un cap pour ne pas s’égarer.
Quel est votre argument pour que les électeurs de gauche votent pour vous ?
Ceux qui me connaissent, les écolos, les socialistes, les régionalistes, savent que je porte en moi la volonté de travailler avec les autres, j’ai ce souci d’élaborer un projet commun. Mon budget culture a augmenté en dépit de la conjoncture difficile, les acteurs culturels alsaciens le savent. La difficulté consiste à le faire savoir en Lorraine et en Champagne-Ardenne, où je suis moins connu : les médias n’ont pas prêté la même attention à tous les candidats. Philippot est sur des postures de fermeture alors que je suis attaché aux valeurs de la République, au dialogue. Les valeurs ne sont pas là pour être affichées, mais pour être traduites dans les actes. Les idées ne sont pas faites pour être pensées, mais vécues. Si je suis élu, j’aurais l’occasion d’associer ceux qui ne seraient pas représentés au sein du conseil, notamment le PS et les écologistes. Dans le cadre d’«Alsace 2030», nous avons mené un travail prospectif pour les prochaines années et les ateliers étaient présidés par des gens de la majorité comme de la minorité. Nous avons travaillé ensemble, nous continuerons.
En appelant les électeurs de gauche à voter pour vous, n’apportez-vous pas de l’eau au moulin de l’«UMPS» ?
Je souhaite que les électeurs socialistes et écologistes votent pour moi. Mais aussi ceux qui ont voté FN au premier tour pour signaler leur exaspération et, surtout, ceux qui se sont abstenus. Je ne cherche pas à cliver à tout prix, je préfère le consensus. Il y a des choses qui nous divisent, mais celles qui nous rassemblent sont beaucoup plus importantes. Je me suis engagé dans cette campagne pour faire barrage au FN et je me battrai jusqu’au bout.