Il faut absolument lire le programme de Marine Le Pen pour la région Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Qu’y découvre-t-on ? Rien en apparence d’ouvertement scandaleux. Soutien aux PME, valorisation de l’apprentissage et de l’alternance, lutte contre la désertification médicale, amélioration de la sécurité dans les transports et dans les lycées… On pourrait se rassurer. Il faut au contraire s’en alarmer. Bercé par cette litanie de mesures, dont la majorité est d’ailleurs largement inspirée du catalogue honni «UMP-PS», on se laisserait facilement convaincre que ce Front national est décidément un parti comme les autres. Voilà le poison. Car derrière cette vitrine ripolinée, se cachent au moins deux périls. D’abord le programme frontiste repose sur une immense fumisterie : promettre tout et son contraire. A la fois plus de service public de proximité (police, santé, transport…) et une réduction du nombre de fonctionnaires couplée à une baisse d’impôts. Vieille recette des partis démagogiques. L’autre péril est autrement plus insidieux pour notre démocratie. Toutes les têtes de liste FN répètent en chœur qu’elles couperont les subventions à toutes les associations «communautaristes et politisées». Ne demandez pas à Marine Le Pen ce qu’elle entend par là. Elle vous répondra que ça ne vous regarde pas. C’est pourtant par cette faille que le parti frontiste compte bien mener sa révolution réactionnaire et xénophobe. Promis, elle ne fera pas de bruit, mais elle fera beaucoup de mal. A tous les acteurs associatifs et culturels. Mais aussi aux plus fragiles de nos concitoyens qui en sont souvent les principaux bénéficiaires.
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