Les résultats officiels des régionales du premier tour sont tombés lundi. De nombreux Français ont la gueule de bois. Sur l’ensemble des régions, le Front national réalise un score de 27,96%. Il est largement en tête dans le Nord, le Grand-Est et en Paca. En cinq jours, droite et gauche ont tenté, à leur manière, d’appeler les Français à se déplacer aux urnes dimanche. A ne pas s’abstenir. Et surtout, à empêcher le Front national de l’emporter.
Dès l'appel lancé dimanche soir par Jean-Christophe Cambadélis, les candidats socialistes Pierre de Saintignon (Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et Christophe Castaner (Paca) annoncent qu'ils ne se maintiennent pas au second tour. Jean-Pierre Masseret, candidat PS pour la région Grand-Est, refuse, lui, d'abandonner. Contre l'avis du premier secrétaire du Parti socialiste, de certains de ses colistiers et de Manuel Valls, il décide de se maintenir malgré le risque de victoire du candidat FN Florian Philippot. Plusieurs membres du parti assurent qu'il ne pourra avoir l'investiture socialiste.
Contrairement à Jean-Christophe Cambadélis, qui appelle à voter à droite pour faire barrage au Front national, le président du parti Les Républicains n'a pas appelé à voter PS. Nicolas Sarkozy prône le «ni-ni» et n'hésite pas à lancer des appels du pied aux électeurs du Front national. L'ancien président de la République va même jusqu'à affirmer mercredi sur France Inter que le FN «n'est pas antirépublicain». Un message dénoncé par la gauche, mais aussi au sein de son parti. Plusieurs élus, à l'instar du député Benoist Apparu, remettent en question la candidature de Nicolas Sarkozy aux primaires de la droite.
Manque de chance pour l'ex-chef d'Etat, ce que les internautes retiennent le plus de ses interventions cette semaine, ce sont ses bafouillages. Après l'énigmatique expression «passe-moi la salade, je t'envoie la rhubarbe», inventée lundi au 20 Heures de France 2, Nicolas Sarkozy récidive mercredi sur France Inter avec le terme «tourneboussolés».
Faire barrage au Front national
Durant cinq jours, les appels à faire barrage au Front national se multiplient. Jean-Luc Mélenchon (FDG), Jean-Christophe Lagarde (UDI) et Martine Aubry (PS) rappellent les dangers que représente pour eux l'élection d'un président de région FN. Parmi les plus virulents sur ce point, Manuel Valls. Le Premier ministre se lance dans un marathon de cinq jours d'antenne pour dénoncer les «arnaques» du programme Front national.
Pendant ce temps, les candidats en Ile-de-France enchaînent les interviews. Ils acceptent même un débat mercredi soir sur i-Télé et Europe 1. Entre Valérie Pécresse (LR) et Claude Bartolone (PS), les piques deviennent plus en plus virulentes. La polémique éclate jeudi, après la publication d'une interview du président de l'Assemblée nationale dans l'Obs, dans lequel il dit qu'«en creux», Valérie Pécresse défendrait «Versailles, Neuilly et la race blanche». Des propos qu'il maintient vendredi matin sur i-Télé, malgré la fronde qu'ils ont entraînée.