Après avoir largement dominé de son aura de ministre le scrutin breton quasiment sans faire campagne, si ce n’est dans l’entre-deux-tours, Jean-Yves Le Drian, chef des armées et candidat pour la troisième fois à la présidence de la région, remporte haut la main le second tour du scrutin, et maintient donc la Bretagne dans le giron socialiste. Son score dépasse les 51 %, soit seize points de mieux qu’au premier tour. L’ex-maire de Lorient aura bénéficié d’une bonne participation et d’un bon report des voix des partis de gauche éliminés au premier tour. Son principal challenger, le député LR des Côtes-d’Armor Marc Le Fur, qui n’avait guère de réserves à droite, culminerait pour sa part à 29,5 %, n’ayant pu vraiment mobiliser au-delà du Centre-Bretagne.

L’autre vainqueur de ce scrutin breton est sans conteste le FN, dont les listes emmenées par le Fougerais Gilles Pennelle décrochent 19,2 % des voix, améliorant sensiblement le score du premier tour (18,2 %). Le FN aura ainsi pour la première fois une dizaine d’élus au conseil régional, s’ancrant un peu plus en Bretagne, même s’il reste bien en deçà de ses performances hexagonales. Les grands perdants, absents au second tour, sont les élus écologistes qui, après de vraies-fausses tractations avec le PS, ont eu le sentiment de se faire rouler dans la farine et sont demeurés sur le bord de la route. Ils disparaissent donc de l’assemblée régionale, après avoir compté une douzaine d’élus lors du précédent mandat.