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Libération

Ile-de-France : Valérie Pécresse arriverait de peu devant Claude Bartolone

publié le 13 décembre 2015 à 21h46
(mis à jour le 13 décembre 2015 à 21h46)

Peu avant 21 heures, les estimations en Ile-de-France donnaient Valérie Pécresse, tête de liste de la droite et du centre, gagnante d’une courte tête face à Claude Bartolone, tête de liste de la gauche et des écologistes, avec 44 % des suffrages pour la députée des Yvelines, contre 41,8 % pour le président de l’Assemblée nationale. Pendant toute la soirée, le suspense aura été total et les derniers résultats parisiens pouvaient encore inverser le verdict.

Le suspense de cette soirée ric-rac est venu en point d’orgue d’une fin de campagne francilienne sous haute tension. Tout a participé à augmenter la quantité d’électricité dans l’air. Les sondages d’abord, qui rapprochaient de plus en plus le candidat du Parti socialiste, Claude Bartolone, de son adversaire, Valérie Pécresse. Mais, surtout, les résultats du premier tour. A droite, la candidate LR-UDI-Modem se trouvait dimanche dernier dans le bas de la fourchette des sondages, avec 30,51 % des suffrages, quand certains instituts la plaçaient à 34 %. A gauche, Claude Bartolone découvrait à l’inverse qu’avec 25,19 % des voix, il engrangeait bien plus que les 21 % que lui prédisaient les enquêtes les plus favorables. Mieux, il ne se retrouvait pas du tout à touche-touche avec le Front national, comme annoncé, mais presque 7 points au-dessus.

Est-ce la crainte de perdre ou la rage de pouvoir gagner ? Le climat de ces deniers jours aura été étrange. Alors qu'elle venait d'enregistrer un débat sur i-Télé et Europe 1 l'après-midi même, Valérie Pécresse affirmait en meeting : «Jusqu'au bout, mon adversaire aura refusé de se livrer à une confrontation projet contre projet.» Le ton des échanges versait dans l'agressivité systématique. Lors de son dernier meeting à Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine), la tête de liste LR-UDI-Modem, Valérie Pécresse, n'a pas lésiné sur la quantité d'adjectifs, traitant Claude Bartolone de «candidat de l'esquive», de «spécialiste du faux-fuyant», de «sectaire» qui «baisse la tête toujours un peu plus bas devant tous les communautarismes».

Mais Claude Bartolone a fait fort également, avec une sortie sur Pécresse défenseure de «la race blanche» qui a fait grand bruit. Le candidat socialiste s'est-il laissé aller à une subtilité de raisonnement en faisant allusion à «la race blanche» façon Nadine Morano sans être assez explicite ? Dans une interview à l'Obs, il affirmait que son adversaire tenait «les mêmes propos que le Front national». Et il ajoutait : «Avec un discours comme celui-là, c'est Versailles, Neuilly et la race blanche qu'elle défend en creux.» La droite s'engouffre dans la brèche et Pécresse annonce qu'elle va porter plainte pour «injure aggravée». Pendant ce temps-là, le maire Les Républicains de Juvisy-sur-Orge (Essonne), Robin Reda, envoie à ses électeurs un courrier qui traite Claude Bartolone «d'élu mafieux». C'est au tour des socialistes de porter plainte. Une ambiance de fin de campagne…