Dans un mouchoir de poche… Le résultat final de l’élection en Normandie était suspendu à 20 heures à un coude-à-coude entre ladroite et la gauche. Selon les estimations Ipsos, la liste de l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin (UDI-LR-Modem) et celle de Nicolas Mayer-Rossignol (PS et alliés de gauche) seraient toutes deux autour de 36 %. Le FN Nicolas Bay reste, lui, à un niveau équivalent à celui du premier tour, avec près de 27,4 % des voix. Il rétrograde d’un cran, à la troisième position, comme attendu dans cette triangulaire serrée.
Le 6 décembre, Hervé Morin était arrivé premier d’une très courte tête (27,91 %) devant Nicolas Bay (27,71 %). Le candidat PS-PRG, Nicolas Mayer-Rossignol, avait bien résisté (23,52 %), appelant d’emblée à un regroupement avec le Front de gauche et Europe Ecologie-les Verts.
Toute la campagne de l'entre-deux-tours du président PS sortant de la région Haute-Normandie était basée sur le rassemblement républicain pour contrer l'extrême droite : «En Normandie, pour faire barrage au FN, je vote.» Pari réussi, puisqu'il a fait le plein des voix de gauche. Pour Hervé Morin, député de l'Eure, la partie était serrée d'emblée, même s'il menait au premier tour. Avec le FN aux basques, il ne pouvait compter en plus que sur un faible réservoir de voix. Il a tout de même dragué les électeurs de Debout la France qui «ne sont ni d'extrême droite ni socialistes», tout en fustigeant les «accords d'appareils», selon ses propos. Nicolas Calbrix, le candidat du parti de Nicolas Dupont-Aignan, avait recueilli 4,14 % des voix le 6 décembre. Toujours bon à prendre dans une situation aussi serrée.
Hervé Morin a aussi poussé les électeurs à se rendre aux urnes, affirmant qu'il allait l'emporter en raison de «la mobilité considérable de l'électorat». Son souhait : une plus grande participation des électeurs urbains, comme ceux du Havre, qui se sont abstenus à 62,74 % au premier tour. Un vœu en partie réalisé. En effet, à l'image de la France, les Normands sont allés plus nombreux aux urnes dimanche. A 18 heures, le taux de participation régional affichait une très nette hausse, à 58,9 % selon Ipsos, soit 9 points de plus qu'une semaine auparavant (50 %).