«J'étais ahurie par le nombre de morts et de blessés. La veille, on était passé de 28 à 60, puis 67 morts. Je me réveille et je vois 129 morts, 300 blessés, dont 99 grièvement. Je suis dans un cauchemar, je n'arrive pas à me rendre compte. Le pire, c'est que ma mère devait prendre l'avion pour Dubaï. J'ai essayé de la dissuader, mais en vain. Mon petit frère prend ça un peu à la légère. Avant de sortir, il nous a dit : "Si je meurs, je vous aime." Sur le coup, ça m'a fait super rire. C'était bizarre, cette situation. Je n'arrive pas à contrôler mes émotions. Je m'interdis d'avoir peur, mais je n'arrive pas à me sentir en sécurité. Pourtant, j'entends parler de la guerre et de la mort tous les jours, mais, ce jour-là, c'était en France, près de chez moi. La peur m'a envahie, sans savoir comment y échapper, sans savoir comment me rassurer, comment réagir. Se méfier de tout le monde car le danger est toujours près de soi. Mais comment me méfier dans un moment où nous devons être unis ? Tant de questions sont passées par ma tête sans savoir comment y répondre. La seule chose que je peux affirmer, c'est que j'ai peur. Oui, j'ai peur, car ça ne fait peut-être que commencer.»
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