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Aubervilliers : l'enseignant reconnaît avoir inventé son agression

Il avait assuré avoir été attaqué au cutter par un homme invoquant l'Etat islamique.
Des parents d'élèves récupèrent leurs enfants dans l'école primaire adjacente à l'école maternelle où avait été annoncée l’agression. (Photo Denis Allard.REA pour Libération)
publié le 14 décembre 2015 à 9h53
(mis à jour le 14 décembre 2015 à 17h04)

Un enseignant avait affirmé avoir été agressé lundi matin au cutter et aux ciseaux dans sa classe à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis) par un homme ayant invoqué l’Etat islamique. Il a finalement admis avoir inventé son agression.

L'affaire avait notamment mobilisé le parquet de Bobigny, la section antiterroriste de la brigade criminelle de la police judiciaire parisienne, qui avait été saisie d'une enquête pour «tentative d'assassinat sur un enseignant en relation avec une entreprise terroriste» et la ministre de l'Education nationale. Najat Vallaud-Belkacem s'était rendue sur place dans l'école Jean-Perrin, ce lundi matin. Elle avait déclaré, devant les journalistes présents : «C'est un acte d'une grande gravité dans une école qui doit être un sanctuaire. La sécurité a été renforcée dès ce matin, et elle le sera dans les établissements des alentours.» L'établissement avait été fermé, de même que, dans un premier temps, les écoles élémentaires attenantes qui ont finalement rouvert à 9 heures.

L'instituteur, âgé de 45 ans, avait affirmé avoir été poignardé au flanc et à la gorge vers 7h10 alors qu'il préparait sa classe. Il avait décrit son prétendu agresseur comme un homme portant une tenue de peintre, ganté et cagoulé, ayant des chaussures militaires de type rangers aux pieds. Selon lui, l'homme se serait saisi d'un objet coupant de type cutter présent dans la salle de classe. Il aurait alors lâché : «C'est Daech, c'est un avertissement.»

Dès le début, les sources policières et judiciaires se sont montrées prudentes sur l'hypothèse islamiste. «Il faut être très prudent dans la qualification des faits. Ce n'est pas parce que le parquet de Paris est en charge du dossier que c'est un acte terroriste», avait prévenu le parquet de Bobigny.

Dans son numéro de fin novembre, la revue francophone de propagande de l'EI, Dar-al-Islam, s'en prenait violemment aux fonctionnaires de l'Education nationale, «des ennemis d'Allah» qui «enseignent la laïcité» et qui sont «en guerre ouverte contre la famille musulmane». Le groupe jihadiste actif en Irak et en Syrie, qui a recruté des centaines de jeunes Français, appelle à les «combattre» et les «tuer», ainsi que les fonctionnaires des services sociaux.