Menu
Libération

500 parrainages Plus de transparence, moins de «poker menteur»

publié le 15 décembre 2015 à 18h56

La complainte du candidat obligé de jeter l'éponge faute de pouvoir réunir les 500 parrainages nécessaires ? Jean-Jacques Urvoas n'y croit pas et en veut pour preuve le nombre de prétendants à l'Elysée : «12 en 2007, 10 en 2012, il n'y a pas de carence.» Il soupçonne même «une stratégie organisée par les équipes pour générer un suspense et harceler les élus». La collecte des signatures : bluff ou corvée du «petit» candidat ? Chaque campagne commence par ce psychodrame récurrent dont Jean-Marie Le Pen avait fait sa spécialité. En 2012, tous s'accordaient sur la nécessité de réformer ce filtre imaginé en 1962 et renforcé en 1976. Parmi les pistes : anonymat des parrainages, tri des candidats par un collège de 100 000 élus, parrainages citoyens.

Loin d'assouplir la règle, le texte tend à la durcir. Ce ne sont plus les candidats qui se chargeraient de collecter les signatures mais les élus, qui enverraient leur déclaration au Conseil constitutionnel. Le but : éviter les pressions exercées sur eux pour décrocher le sésame… ou pour les dissuader de signer pour un autre. Et les «sages» publieraient tous les parrainages, et non plus 500 tirés au sort. Convaincu que l'anonymat ouvrirait la voie aux manipulations, Urvoas veut «réaffirmer le caractère volontaire et personnel de l'acte». Pour que les candidats sachent où ils en sont, la liste serait publiée au fur et à mesure. Pascal Popelin (PS) applaudit «la fin des parties de poker menteur».

Mais les partis ne disposant pas d'un gros vivier d'élus s'inquiètent. Le FN, vu sa percée électorale, est à l'abri pour 2017. Mais quid d'un candidat écolo ? «C'est important que le candidat soit en mesure de comptabiliser les parrainages», surtout s'il est à quelques paraphes près, plaide Marc Dolez (député du Nord, Front de gauche). Pour Jean-Christophe Lagarde (UDI), si «des candidats peuvent paraître décalés voire farfelus», «le fait de leur compliquer» la tâche n'est «pas acceptable».