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Initiative

La «taxe tampon» a aussi son observatoire

Un collectif propose d'étudier les prix des protections hygiéniques pour vérifier qu'ils baisseront bien après l'abrogation effective de la «taxe tampon».
Une boîte de tampons. (Photo Marcos Brindicci. Reuters)
publié le 23 décembre 2015 à 16h26

Vous vous souvenez, en 2009, quand la TVA dans les bistrots était à 19,6% et qu'elle est passée à 5,5%, et comme c'était bien, et comme on a pu manger dehors pour pas cher ? Non ? C'est normal : l'annonce a été très peu suivie d'effets. Rares sont les restaurants qui ont réellement baissé les prix de leur carte. Pour le citoyen et consommateur, la séquence a eu un double goût amer : d'un côté, moins d'argent dans les caisses de l'Etat, et de l'autre pas de réduction de la douloureuse. Si on vous parle de ça six ans plus tard, c'est parce que l'abrogation de la «taxe tampon» votée cet hiver par nos chers parlementaires, pourrait déboucher sur le même scénario. On imagine par exemple comment les producteurs pourraient opportunément augmenter les prix des protections hygiéniques juste avant l'entrée en application de la nouvelle taxation à 5,5%.

Pour éviter que cela ne se produise, Objectif Transition, un collectif citoyen d'une vingtaine de personnes, issues pour la plupart des rangs du club de réflexion politique Cap21 de Corinne Lepage, a lancé un observatoire des prix des serviettes et autres tampons, pour permettre un suivi de l'effectivité de la mesure. «On avait été un peu échaudés par la [baisse de la TVA dans la ] restauration, qui ne s'était pas vraiment faite au bénéfice du consommateur, explique au téléphone depuis Saint-Barthélémy Benoît Chauvin, l'un des membres du collectif - et statisticien de formation. C'est l'occasion de créer un outil de suivi pour mettre un peu la pression sur les distributeurs. Je n'aurais pas milité dans les rues de Paris pour la baisse de la TVA mais dès lors que le gouvernement a eu des réticences à faire voter le texte car ça coûtait cheril fallait être vigilant. Il reprend : ce qui sera «intéressant, c'est de voir s'il y aura un effet immédiat ou pas, ou si les prix baissent d'abord pour remonter dans six mois».

Le principe de l'observatoire est très simple : chacun peut librement renseigner les prix pratiqués dans son supermarché habituel, ou sa pharmacie, ou ailleurs. Lorsque suffisamment de données seront collectées, le collectif pourra les mettre en forme, «par type de point de vente, par gamme de produits, ou par région. Il se peut que les distributeurs n'aient pas la même stratégie de prix ; par exemple il peut décider de répercuter la baisse sur les produits distributeurs et non sur ceux de marque. Ce sera intéressant à voir», précise encore Benoît Chauvin. 

Pour participer, rendez-vous sur http://www.taxetampon.fr/index.php