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Libération

Avalanche de réactions contre la déchéance

publié le 27 décembre 2015 à 18h01

A quelques jours du réveillon, c’est un mets qu’une partie grandissante de la gauche ne parvient toujours pas à digérer. Confirmée mercredi par le Premier ministre, Manuel Valls, la décision d’étendre la déchéance de nationalité aux binationaux nés sur le sol français continue de provoquer des remous dans les rangs socialistes. Dans le Journal du dimanche, c’était au tour d’un des représentants de la gauche du PS, Benoît Hamon, de donner de la voix contre cette mesure «d’extrême droite», suceptible de provoquer «un schisme au sein du peuple de gauche, mais aussi dans la communauté nationale». En cause : l’établissement «d’une distinction entre deux citoyens de naissance, suivant, qu’ils sont binationaux ou non». Une question «de valeur et de conscience» qui va «bien au-delà du débat gauche-droite». Dans le même journal, de façon moins attendue, c’est un proche de François Hollande, Julien Dray, qui est monté au créneau. «Je ne m’explique pas [cette décision]», déclare le cofondateur de SOS Racisme, qui considère que «la France a mieux à faire que de se quereller sur une mesure dont tout le monde sait qu’elle n’est d’aucune efficacité, même symbolique, contre le terrorisme». En fin de journée, dimanche, c’est même l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, qui a réagi sur Twitter : «Si la France est "en péril de paix", alors ne la divisons pas davantage !» Avec ce hashtag : #égalitédetouslesFrançaisdevantlaloi.

«Péril de paix» ? Une allusion à une déclaration de Manuel Valls (qui citait l’historien Pierre Nora), pour justifier la décision du Président. Et qui estime, lui, qu’«une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs, en oubliant le contexte». Dans nos colonnes, nouvelle réaction - virulente - contre cette mesure, celle de Dominique Sopo, l’actuel dirigeant de SOS Racisme.