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Libération
TRIBUNE

A court d’argument, un crayon…

Après les attentats, le philosophe Ruwen Ogien a pensé revenir à la caricature. Pour «Libération», il a repris un crayon.
publié le 29 décembre 2015 à 17h51

Dans une autre vie, je la gagnais en plaçant des caricatures dans des journaux. Je n'étais vraiment ni le meilleur ni le plus original des dessinateurs. Voici ce que ça donnait (ci-contre).

J’ai laissé tomber pour la philosophie, qui me donnait l’impression d’être une discipline moins exigeante où on pouvait s’en sortir sans être génial et sans savoir grand-chose (à condition d’éviter l’histoire des idées). Après les tueries de cette année, j’ai été tenté de revenir aux caricatures, comme si, devant l’horreur, j’étais à court d’arguments. Mais je me suis aperçu que j’avais complètement perdu la main.

J'ai quand même gardé mon goût pour le côté dérisoire, parfois un peu bas de gamme et lourdingue du dessin d'humour, et dans mon kit de survie culturel, je mettrais certainement un film de Judd Apatow (En cloque, mode d'emploi ou 40 ans, toujours puceau), un livre de Michael Chabon, le Club des policiers yiddish, et, pour la musique, Allons-y, Chochotte d'Erik Satie.